Le président du Conseil européen a rejeté, mardi, les accusations de "nationalisme vaccinal" visant l'Union européenne. Charles Michel estime qu'à la différence des États-Unis et de la Grande-Bretagne, le bloc communautaire n'interdit pas de manière systématique les exportations de vaccins contre le Covid-19.
L'UE "n'instrumentalise pas les vaccins à des fins de propagande" contrairement à Moscou ou Pékin, et ne pratique aucun "nationalisme vaccinal", a affirmé mardi 9 mars Charles Michel. Le président du Conseil européen a aussi dénoncé les "interdictions d'exportations" des États-Unis et du Royaume-Uni en matière vaccinale – ce que Londres a démenti.
"Ne nous laissons pas leurrer par la Chine et la Russie, régimes aux valeurs moins enviables que le nôtre, lorsqu'elles distillent des opérations très limitées mais largement médiatisées" d'approvisionnement en vaccins d'autres pays, notamment en développement, a indiqué Charles Michel dans un texte publié en ligne.
Face à des campagnes de vaccination poussives dans l'UE, plusieurs États membres se sont tournés vers des vaccins non encore approuvés par le régulateur européen : la Hongrie a commencé à administrer les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm.
Le Spoutnik V – dont l'Agence européenne des médicaments a commencé l'examen – sera fabriqué dès juillet en Italie. Mais Bruxelles, qui n'a pas caché sa défiance, ne compte pas pour l'instant l'inclure dans ses commandes groupées.
"La Russie et la Chine auraient administré deux fois moins de doses par 100 habitants que l'UE", a affirmé Charles Michel, défendant le bilan européen.
L'UE "n'a jamais cessé d'exporter" des doses de vaccins
Le président du Conseil s'est dit "choqué" des accusations de "nationalisme vaccinal" contre le bloc européen, après l'instauration d'un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins produits sur son sol.
L'UE "n'a jamais cessé d'exporter" et "la majorité" des doses ayant permis la vaccination de masse en Israël venaient de Belgique, alors que le Royaume-Uni et les États-Unis "ont décrété l'interdiction pure et simple d'exportations de vaccins ou de composants", a-t-il assuré.
Londres a catégoriquement démenti : "Le gouvernement britannique n'a jamais bloqué l'exportation d'un seul vaccin. Toute référence à une interdiction ou une quelconque restriction sur les vaccins est complètement erronée", a réagi mardi un porte-parole. Le Royaume-Uni ne compte cependant que deux usines fabriquant le vaccin d'AstraZeneca, massivement mobilisées pour la campagne de vaccination dans ce pays.
Aux États-Unis, un "executive order" présidentiel empêche toute exportation de vaccins tant que le pays ne dispose pas d'une quantité suffisante pour vacciner sa population. En revanche, l'exportation des composants de vaccins est encadrée, soumise à autorisations spécifiques, selon une source européenne qui a fait état de négociations par l'UE pour faciliter ces procédures.
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