Désormais, les ministres vont voyager en place économique. Ceci signifie que pour sortir du territoire national, les membres du gouvernement ne prendront pas place parmi les officiels. Mais qui peut vérifier si les ministres voyagent effectivement en place économique ? Pas beaucoup.
Même s’il y avait des documents officiels qui le prouvaient, on aurait du mal à les croire… il peut y avoir, entre temps, des arrangements. Tout est possible au Bénin.
C’est dire que l’intention du président Boni Yayi pose problème dans sa mise en œuvre. D’ailleurs, cette pratique risque de porter un coup à la valeur des membres du gouvernement qui vont à l’extérieur pour défendre la nation.
Cette situation peut même avoir des répercussions sur la diplomatie béninoise, parce que la valeur accordée à un homme ou à une personnalité joue beaucoup en matière de négociations.
Tout le monde abuse du parc automobile de l’Etat
Au-delà, la mesure prise par le gouvernement paraît ridicule, quand on voit la gravité de la crise alimentaire. Il y a d’autres domaines où le chef de l’Etat devrait agir s’il entend réellement atteindre son objectif.
Ainsi, pourquoi le chef de l’Etat ne peut pas faire exécuter à la lettre son décret portant réglementation du parc automobile de l’Etat ? Selon ce document, seuls les ministres, les directeurs de cabinet et secrétaires généraux des ministères, l’inspection générale de l’Etat (IGE) et l’inspection générale des finances (IGF) ont droit à un véhicule de fonction.
Aujourd’hui, tout le monde abuse de ces biens de l’Etat au vu et au su des autorités. Même les conseillers au palais roulent des véhicules plaque bleue. C’est du gâchis. Or, la séparation de ces matériels roulants crée d’énormes pertes à l’Etat. Certaines langues affirment que c’est dans ce secteur qu’on vole aussi beaucoup l’Etat.
Le président Boni Yayi va devoir revoir sa copie à fond
Un autre décret non respecté, c’est celui qui dit que les directeurs et leurs adjoints doivent être des cadres A1. Aujourd’hui, on en retrouve à ces postes qui sont de catégorie B. Ce sont là autant de choses qui sont apparues dans la dernière intervention du porte-parole du Fonac, Jean-Baptiste Elias, et qui lui ont valu la foudre de certains valets du régime du changement. Pourtant jusque là, personne n’est intervenu pour dénoncer ces anomalies.
Par ailleurs l’utilisation abusive du téléphone dans l’administration, la mauvaise gouvernance et autres à l’ère du changement sont autant de facteurs qui alourdissent le train de vie de l’Etat. Le président Boni Yayi est alors contraint de revoir sa copie à fond. Il lui reste des efforts à faire pour sauver les Béninois des effets pervers de la cherté de la vie. « Aux grands maux, les grands remèdes », dit-on.
Source : La Nouvelle Tribune
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