(AP) - La communauté internationale a exhorté hier le régime soudanais d'accepter le déploiement de casques bleus au Darfour pour prendre le relais d'un contingent de l'Union africaine.
"Ceux qui ont signé l'accord de paix sur le Darfour ne l'appliquent pas, et il y a deux parties importantes qui continuent à refuser de le signer", a déploré le chef de la diplomatie européenne Javier Solana lors d'une conférence des donateurs sur le conflit. "Pendant ce temps, la population du Darfour vit une troisième année de souffrances". Cette conférence co-présidée par l'Onu et l'Union européenne à Bruxelles était destinée à faire pression sur les deux factions rebelles qui refusent encore de signer l'accord de paix du 5 mai dernier et à convaincre Khartoum d'accepter les casques bleus. Les participants, parmi lesquels le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le chef de l'Union africaine Alpha Oumar Konaré et des représentants de plus de 70 pays, ont uni leurs voix pour exhorter le gouvernement soudanais à accepter une mission de maintien de la paix de l'Onu et appeler à l'arrêt des violences. "Cela doit cesser immédiatement", a déclaré Kofi Annan. La conférence a permis de récolter 200 millions de dollars (159,6 millions d'euros) pour financer la mission de l'Ua, forte de 7.300 hommes, dans les mois qui viennent. Les Etats-Unis se sont engagés à verser 116 millions de dollars (92,6 millions d'euros), la Commission européenne 38 millions de dollars (30 millions d'euros) et les Pays-Bas 25 millions de dollars (20 millions d'euros).
Ce chiffre représente environ la moitié du montant jugé nécessaire par l'Union africaine pour poursuivre sa mission jusqu'à la fin de l'année, date à laquelle les casques bleus devraient prendre le relais. Mais Alpha Oumar Konaré a déclaré à la presse que plusieurs pays lui avaient promis des fonds supplémentaires dans les mois qui viennent. Plusieurs responsables ont espéré que Khartoum reviendra sur sa position de refuser le déploiement d'un contingent de l'ONU. "Nous nous rapprochons probablement d'un changement de position", a déclaré Javier Solana à l'issue d'un entretien avec le ministre soudanais des Affaires étrangères Lam Akol. "La situation actuelle nécessite une action immédiate", a-t-il ajouté.
Depuis février 2003, la province du Darfour, dans l'ouest du Soudan, est ravagé par une guerre civile qui a fait environ 200.000 morts et plus de deux millions de déplacés. Le conflit oppose les rebelles de la province au gouvernement soudanais, accusé d'avoir lancé les milices arabes, les Janjawid, contre les populations noires de la région. Un accord de paix a été signé le 5 mai dernier à Abuja, au Nigeria, entre Khartoum et certains mouvements rebelles, dont l'Armée de libération du Soudan.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion