Le président français appelle à une "solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire", dans une interview donnée à des journaux italiens. Il assure aussi l'Italie de son soutien face à la pandémie de Covid-19 et défend sa gestion de la crise en France.
Emmanuel Macron, favorable à des "emprunts Corona" face aux "réticences" de Berlin, en appelle à la solidarité budgétaire européenne. Neuf pays européens, dont la France et l'Italie, avaient appelé mercredi à lancer un emprunt commun à toute l'Union européenne pour faire face au coronavirus, mettant la pression sur l'Allemagne, opposée à toute mutualisation des dettes.
"Nous ne surmonterons pas cette crise sans une solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire", estime le chef de l'État français dans une interview donnée aux journaux Corriere de la Serra, La Stampa et La Repubblica.
"Est-ce que l'UE, la zone euro se résument à une institution monétaire et un ensemble de règles, très assouplies, qui permettent à chaque État d'agir de son côté ? Ou agit-on ensemble pour financer nos dépenses, nos besoins dans cette crise vitale ?", questionne Emmanuel Macron.
"Le montant est secondaire"
"Il peut s'agir d’une capacité d'endettement commune, quel que soit son nom, ou bien d'une augmentation du budget de l'UE pour permettre un vrai soutien aux pays les plus touchés par cette crise", a-t-il détaillé. "Le montant est secondaire, c'est ce signal qui compte, à travers l'endettement commun ou le budget commun", a-t-il ajouté. Face aux "réticences" de pays comme l'Allemagne, "on ne peut pas lâcher ce combat", a insisté le président de la République.
Interrogé sur un éventuel retard français sur les mesures de confinement au moment où la situation se dégradait en Italie, Emmanuel Macron a affirmé : "Nous n'avons absolument pas ignoré ces signaux. J'ai abordé cette crise avec sérieux et gravité dès le début, lorsqu'elle s'est déclenchée en Chine."
Notamment "parce que l'Italie nous a précédés dans cette crise", "nous avons pris en France les mesures les plus dures le plus tôt (...) à nombre de cas comparables", a-t-il soutenu, interrogé sur sa sortie au théâtre le 6 mars, 11 jours avant les mesures de confinement.
Ne pas se laisser "intoxiquer"
"J'ai suivi à chaque étape trois principes essentiels : fonder nos décisions sur des avis scientifiques, s'adapter à l'évolution de la crise, prendre des mesures proportionnées", a expliqué Emmanuel Macron.
Le président français a également assuré l'Italie de son soutien face à l'épidémie de coronavirus et a appelé à ne pas se laisser "intoxiquer" par le récit de certains pays ayant largement communiqué sur leur aide aux autorités italiennes.
"La France est aux côtés de l’Italie", épicentre de l'épidémie en Europe avec plus de 9 000 décès à ce jour, souligne le chef de l'État . "On parle beaucoup de l'aide chinoise ou russe, mais pourquoi ne dit-on pas que la France et l’Allemagne ont livré deux millions de masques et des dizaines de milliers de blouses en Italie ?", a-t-il poursuivi, rappelant également le lancement des marchés européens d’achats groupés de masques et de respirateurs.
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