Aux États-Unis, le feuilleton de la confirmation du juge Kavanaugh à la Cour suprême se poursuit, avec ce bras de fer entre les sénateurs républicains et la femme qui accuse le juge d'avoir tenté de la violer lors d'une soirée dans les années 80. Christine Blasey Ford n'a toujours pas confirmé sa participation à l'audition prévue lundi à la commission judiciaire du Sénat. Et le camp républicain s'impatiente.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Depuis qu'elle est sortie de l'anonymat, Christine Blasey Ford se dit harcelée. Elle aurait reçu des menaces de mort, son compte e-mail aurait été piraté, et sa famille contrainte de déménager. C'est ce qui explique, selon son avocate, ses réticences à venir détailler lundi devant la commission judiciaire du Sénat les accusations qu'elle porte contre le juge Kavanaugh.
Mais le président de la commission s'impatiente : il lui a donné jusqu'à vendredi 10h pour prendre une décision. « Il n'y aucune urgence pour cette audition. De nombreux autres témoins devraient être convoqués. Toute précipitation nuirait à la recherche de la vérité », a riposté l'avocate de Christine Blasey Ford. C'est dans ce contexte tendu qu'a été exhumée une vidéo du juge Kavanaugh. Elle date de 2015.
Le juge évoque l'établissement qu'il fréquentait à l'époque des faits qui lui sont reprochés. « Nous avions un bon adage auquel nous nous sommes tenus jusqu'à ce jour : ce qui se passe à la fac de Georgetown reste à la fac de Georgetown. (rires) Cela a été une bonne chose pour nous tous, je pense. »
Cette affaire place les républicains dans une position difficile : brusquer celle qui se présente en victime de tentative de viol ou ignorer son témoignage risque de leur coûter cher au sein de l'électorat féminin. Mais en même temps, pour garantir un siège à la Cour suprême à ce juge très conservateur, il leur faut absolument voter avant les élections de mi-mandat.
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