Le capitaine guinéen, Moussa Dadis Camara, leader des putschistes, dans les rues de Conakry, le 24 décembre 2008.
(Photo : AFP)
Les putschistes ont levé temporairement le couvre-feu qu'ils avaient décrété dans la journée de mercredi. Ils veulent parachever leur tentative de coup d'Etat démarré mardi matin, quelques heures après l'annonce officielle du décès du président Lansana Conté. Après la publication de sa composition hier dans la soirée, le CNDD, le Conseil national pour la démocratie et le développement, a choisi de porter à sa tête son «porte-parole», le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le chef de la junte nommé dans la journée de mercredi est allé, en début de soirée, au palais présidentiel de Conakry. Avant l'arrivée du capitaine Moussa Dadis Camara, plusieurs milliers de personnes se sont massées le long de l’avenue qui mène à la présidence. En milieu d’après-midi, les putschistes ont reçu le soutien de centaines de militaires, qui ont paradé dans les rues de Conakry. Ils étaient confiants. Et nombre d'entre eux levaient les bras en signe de victoire. Sur leur parcours, la population n’a pas exprimé de sympathie particulière à leur égard. Mais certaines personnes les ont acclamés. Alors qu'hier (mardi) les putschistes ont eu du mal à désigner leur chef...
Hésitation entre le plus gradé - mais de la vieille génération - et la jeune garde, les choses semblent bouger plus vite. Le capitaine Moussa Dadis Camara et ses compagnons ont déjà indiqué qu'ils veulent organiser les élections dans 2 ans. Même si leur coup d'Etat n'a pas encore complètement abouti.
Mais durant toute cette journée où les choses se sont précipitées, le président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, ne s'est pas exprimé ; ni d'ailleurs le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré. Mardi, les deux hommes avaient minimisé la tentative de coup d'Etat.
Avec notre correspondante à Addis Abeba, Virginie Gomez
En cas de putsch avéré, l’Union africaine déploiera l’arsenal prévu par les textes : condamnation du coup d’Etat, suspension de la participation du pays (à l'UA), puis, dans un délai de six mois, mesures ciblées contre les putschistes.
Ce mercredi après-midi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a réitéré son attachement à la voie constitutionnelle et s’est prononcé pour l’organisation rapide d’élections. Il s’est également félicité de l’absence d’effusion de sang et a appelé les militaires de tout rang à respecter les droits de l’homme.
Une mission de la CDAO, présidée actuellement par le Nigeria, devrait partir incessamment pour Conakry. Le président de la commission de l’UA, Jean Ping, a fait part de son intention d’assister aux funérailles du président défunt, vendredi ; l’occasion pour lui et pour d’autres Etats africains de tenter d’influer sur le cours des évènements.
Les actions se multiplient mais elles sont bien tardives. Ce mercredi matin, en coulisse de la réunion de l'UA, un diplomate s’indignait, estimant que depuis longtemps, on aurait dû se prononcer sur la vacance du pouvoir en Guinée.
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