François Hollande a entamé jeudi une visite d'Etat en Chine dont le but est de poser en deux jours, une durée parfois jugée trop courte, les bases d'un rééquilibrage des échanges avec un pays qui pèse 40% du déficit commercial français.Le déplacement du président français intervient au lendemain de son appel à la cohésion autour du redressement économique, un message qui vise à juguler la fronde d'une partie de l'opinion contre le mariage pour tous et le scandale de l'affaire Cahuzac.La politique française restera néanmoins en embuscade pour le président français qui sera accompagnée de sa rivale malheureuse à la primaire socialiste, Martine Aubry, régulièrement citée au nombre des personnalités susceptibles de briguer Matignon.Les deux leaders socialistes formeront un duo très observé au regard des spéculations persistantes sur un remaniement du gouvernement, voire d'un changement de Premier ministre qui pourrait éventuellement bénéficier à l'actuelle maire de Lille.Le président français semble en tous cas avoir entendu l'appel de cette dernière en faveur d'un lobbying économique français plus agressif à l'instar de celui déployé par la chancelière allemande Angela Merkel.François Hollande a ainsi choisi de donner le ton de son déplacement en réservant aux patrons de sa délégation ses premiers entretiens, à des hommes d'affaires chinois son premier déjeuner et à une entreprise française implantée à Pékin, sa première visite.
"ILS CHERCHENT DES ALLIÉS"
Le président français qui est le premier chef d'Etat occidental à être accueilli par le nouveau gouvernement chinois, doit, après une cérémonie d'accueil protocolaire dans l'après-midi, s'entretenir avec son homologue Xi Jinping et clore avec lui un forum économique franco-chinois.De nombreux contrats pourraient y être signés, comme pour Airbus ou le groupe nucléaire français Areva, mais aussi des accords d'ouverture de marché comme celui de l'agroalimentaire chinois. Les Chinois, qui considèrent traditionnellement l'Allemagne comme un partenaire privilégié sur le terrain économique, pourraient se montrer conciliant avec la France, encore considérée à Pékin comme une puissance politique à vocation mondiale avec son siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies."Ils cherchent des alliés", juge une source diplomatique française qui relève les tensions régionales auxquelles Pékin, impliqué dans plusieurs litiges territoriaux maritimes avec ses voisins, doit faire face.La Chine a ainsi qualifié mercredi d'"actions provocatrices" la participation du Japon à des manoeuvres militaires communes avec les Etats-Unis dont le renforcement militaire dans la région est mal perçu par la Chine.
Julien Ponthus, édité par Jean-Philippe Lefief
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Xeme
En Avril, 2013 (11:10 AM)Participer à la Discussion