Au moins huit manifestants pro-démocratie qui étaient retranchés depuis plusieurs jours dans un campus universitaire de Hong Kong se sont rendus vendredi matin à la police, tandis que d’autres contestataires cherchaient désespérément une issue pour prendre à défaut le dispositif policier autour du lieu.
Débuté après que plusieurs centaines de manifestants s’y sont retranchés le week-end dernier, le siège de l’université Polytechnique semblait proche de son épilogue, les rangs des contestataires s’étaient considérablement réduits au fil de la semaine.
Le nouveau chef de la police hongkongaise, Chris Tang, nommé cette semaine, a appelé les derniers manifestants retranchés dans le campus à quitter le bâtiment. Il a dit vouloir une issue pacifique.
“J’imagine que les personnes à l’intérieur du campus ne veulent pas que leurs parents, amis (...) s’inquiètent pour eux”, a déclaré Tang devant les journalistes.
“Nous voulons résoudre le conflit de manière pacifique et sans fixer d’ultimatum”, a-t-il ajouté.
La plupart des manifestants encore présents dans l’université disent vouloir éviter d’être arrêtés et inculpés pour leur implication dans le mouvement de contestation qui secoue l’ancienne colonie britannique depuis juin.
Plusieurs dizaines de manifestants ont été traduits devant la justice pour participation à une “émeute”, que la loi locale définit comme une réunion illicite de trois personnes ou plus durant laquelle une “atteinte à la paix” est commise. Il s’agit d’un crime passible d’une peine de dix ans d’emprisonnement.
La situation était calme sur le campus au lever du jour vendredi, à l’issue d’une nuit durant laquelle certains manifestants ont parcouru les lieux pour s’assurer qu’aucun officier de police n’était infiltré.
“Nous nous sentons un peu fatigués (...) mais nous allons continuer de tenter à sortir”, a déclaré un manifestant âgé de 23 ans qui s’est identifié comme se prénommant Shiba.
Un journaliste de Reuters a constaté que six manifestants vêtus de noir ont avancé vers un cordon de police en se tenant par les mains.
D’après un secouriste, deux manifestants supplémentaires se sont par la suite rendus aux autorités.
Un manifestant a estimé qu’une trentaine de manifestants se trouvaient encore retranchés dans le campus. Il a déclaré que certains d’entre eux avaient arrêté de chercher une issue et opté à la place pour la fabrication de nouvelles armes dans l’hypothèse d’un assaut de la police.
La cheffe de l’exécutif local, Carrie Lam, a appelé mardi à une issue pacifique au face-à-face entre contestataires et police dans le campus universitaire.
Clare Jim et Alun John; Jean Terzian pour le service français
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