Les Etats-membres de l'Union européenne ont serré les rangs vis-à-vis des Etats-Unis, au cours d'un dîner mercredi soir qui a réuni les chefs d'État et de gouvernement de l'UE à l'occasion du sommet de Sofia. Au cours de ce repas, les dirigeants européens ont notamment abordé le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien ainsi que les relations commerciales transatlantiques.
Les dirigeants européens ont répété leur refus de négocier "le couteau sous la gorge" ou "le revolver sur la tempe", alors que les Etats-Unis menacent de relever le 1er juin prochain les tarifs douaniers d'importation de 10% sur l'aluminium et de 25% sur l'acier. Envoyer un signal à Washington Aux yeux du Premier ministre belge, Charles Michel, les USA doivent envoyer le signal selon lequel les négociations se dérouleront "dans une logique de respect".
Une dérogation permanente accordée à l'Europe - qui ne bénéficie actuellement que d'une dérogation temporaire qui a déjà été prolongée d'un mois - permettra d'entamer des "discussions concrètes", soulignait une source européenne, qui insistait sur les principes de réciprocité et de compatibilité avec les règles multilatérales de l'Organisation mondiale du commerce, dans le but d'éviter une guerre commerciale.
Nucléaire iranien
L'autre dossier commercial qui met en butte Union européenne et Etats-Unis provient du retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien, accompagné d'une réintroduction des sanctions économiques sur l'économie iranienne, qui frapperaient aussi les entreprises (européennes) commerçant encore avec Téhéran. "Nous ne pouvons pas accepter que Washington décide à notre place quelles entreprises peuvent commercer librement, nous avons un consensus sur ce point", a commenté M. Michel.
"Loi de blocage"
Ce consensus passe entre autres par le recours à une législation dite "de blocage", afin de dissuader les Etats-Unis de sanctionner les entreprises européennes. Créée en 1996 pour contourner l'embargo sur Cuba, cette "loi de blocage" permet aux entreprises et tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations sur des sanctions prises par des pays tiers - les Etats-Unis, en l'occurrence - et stipule qu'aucun jugement décidé par des tribunaux étrangers sur la base de ces réglementations ne saurait s'appliquer dans l'UE.
Elle n'a toutefois jamais eu à être appliquée. Autres mesures envisagées D'autres mesures sont envisagées par les 28. Le Premier ministre belge a ainsi plaidé pour conférer un rôle dans ce dossier à la Banque européenne d'investissement (BEI) et pour mobiliser les assureurs-crédits publics européens à l'exportation, tels que - pour la Belgique - Credendo, l'ancien office du Ducroire.
L'accord n'est "pas parfait" mais... Les Européens continuent d'affirmer qu'ils respecteront l'accord nucléaire tant que l'Iran le respectera aussi. "Chacun dans l'UE partage le point de vue que l'accord n'est pas parfait, mais que nous devrions rester dans cet accord et poursuivre des négociations avec l'Iran sur d'autres sujets, comme les missiles balistiques", a notamment déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.
"Que nos entreprises puissent rester en Iran" Les Européens vont apporter leur "engagement politique et faire en sorte que nos entreprises puissent rester" en Iran, a confirmé le président français Emmanuel Macron. "L'accord de 2015 a besoin d'être complété par un accord sur le nucléaire après 2025, un accord sur les activités balistiques et la présence régionale", a-t-il fait valoir.
5 Commentaires
Dirépa
En Mai, 2018 (16:51 PM)Anonyme
En Mai, 2018 (17:14 PM)Anonyme
En Mai, 2018 (19:11 PM)Un exemple pour nos marionnettes de dirigeants qui doivent s’en inspirer
Anonyme
En Mai, 2018 (19:11 PM)Un exemple pour nos marionnettes de dirigeants qui doivent s’en inspirer
Anonyme
En Mai, 2018 (11:17 AM)Participer à la Discussion