Cette technique dangereuse consiste à utiliser son bras ou sa jambe pour comprimer le cou d'un·e suspect·e.
Genou sur la nuque, le suspect bloqué violemment au sol: la manœuvre est devenue tristement célèbre ces derniers jours après que George Floyd, un homme noir de 46 ans, a été tué le 25 mai par une prise similaire lors de son interpellation par la police de Minneapolis aux États-Unis. La vidéo du drame a fait le tour du monde provoquant une vague de manifestations à travers tout le pays pour dénoncer le racisme et les violences policières.
Pourtant, George Floyd ne serait pas la première personne à avoir été interpellée de la sorte. Cette prise, qui n’est pourtant pas enseignée par le service de police, aurait été utilisée à de nombreuses reprises par les forces de l’ordre de la ville de Minneapolis, située dans le Minnesota.
Depuis début 2015, la police de la ville a utilisé 237 fois cette technique de pression sur la nuque définie comme étant un dispositif de blocage où un·e agent·e utilise son bras ou sa jambe pour comprimer le cou d'une personne, rapporte dans une enquête NBC News. Au cours de cette période, 44 personnes appréhendées de cette façon ont perdu connaissance ajoute le média américain.
Un autre chiffre donne de l’écho aux revendications des milliers de manifestants qui réclament actuellement dans la rue la fin des discriminations et du racisme: trois cinquième des personnes soumises à ce type de prise étaient noires selon les données de la police de la ville.
Une manœuvre dangereuse
Cette prise n’est pas sans danger. Les voies respiratoires et le flux sanguin vers le cerveau peuvent se bloquer, ce qui peut entraîner de graves lésions ou la mort. C’est ce qui s’est passé pour George Floyd qui, alors qu’il criait à plusieurs reprises «Je ne peux pas respirer», n’a pas survécu à la pression exercée par le policer pendant plusieurs minutes.
Si cette prise n’est enseignée dans aucune école de police, elle figure pourtant bel et bien dans le manuel de la Minneapolis Police Department, ajoute USA Today.
Selon le média américain, l’utilisation de cette technique serait autorisée afin de contrôler un·e individu·e avec une «pression légère à modérée». Il serait même précisé, dans le manuel, qu’un policier·ère pourrait rendre inconscient·e un·e suspect·e «activement agressif» dans le cas où aucune autre méthode de contrôle n'aurait pu être appliquée ou que la vie d’un·e officier·ère serait en jeu.
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