Le ministre polonais de l'Intérieur a annoncé jeudi la prochaine levée de l'interdiction d'accès à la frontière polono-bélarusse, imposée en septembre 2021 pour empêcher les migrants de pénétrer sur son territoire.
À l'époque, le gouvernement a instauré une zone large d'environ trois kilomètres et longue de plus de 400 km, interdite à toute personne non résidente, y compris aux membres des ONG aidant les migrants dans cette région boisée et marécageuse, ainsi qu'aux journalistes.
La Pologne, qui a accueilli à bras ouverts près de 4 millions d'Ukrainiens fuyant l'invasion russe, n'a rien changé à sa politique de refoulement de migrants et réfugiés venant du Bélarus, et qui sont originaires principalement du Moyen-Orient.
L'existence de la zone fermée a été dénoncée par la justice, dont la Cour suprême, par des organisations humanitaires et des médias, tandis que des membres de la Commission européenne y ont pointé le caractère "illégal" des refoulements.
Plusieurs journalistes se sont fait interpeller ou ont été jugés pour avoir pénétré, même involontairement, dans cette zone alors que des activistes d'ONG se sont plaint de "persécutions" de la part de l'armée et de la police polonaises.
L'interdiction sera levée "à compter du 1er juillet", a annoncé jeudi le ministre Mariusz Kaminski.
Interdit d’approcher à moins de 200 mètres la ligne
Cependant, il sera toujours interdit d'approcher à moins de 200 mètres la ligne de la frontière polono-bélarusse, a-t-il précisé dans un communiqué publié sur Twitter.
La Pologne poursuit la construction d'une nouvelle clôture à cette frontière, pour bloquer la pénétration de migrants indésirables.
Longue d'environ 186 km, soit près de la moitié de la longueur totale de la frontière de 418 km, la barrière métallique haute de cinq mètres et demi doit être équipée de caméras et de détecteurs de mouvement. Son coût est estimé à quelque 353 millions d'euros.
Le projet a suscité des inquiétudes des défenseurs des droits humains et de l'environnement. Les premiers craignent que des migrants fuyant des situations de conflit ne seront pas en mesure de présenter une demande d'asile, et les seconds des effets néfastes pour la faune et la flore de la zone forestière à la frontière.
L'Occident a accusé le régime bélarusse d'avoir orchestré une crise migratoire à cette frontière en y laissant venir des migrants désireux de gagner l'Union européenne, ce que Minsk dément.
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