La décision de l'Agence mondiale antidopage (AMA) d'exclure la Russie des Jeux olympiques pour quatre ans et de la Coupe du monde de football 2022 était attendue, mais elle a tout de même suscité la stupeur et la consternation à Moscou.
C’est un nouveau coup de massue pour la Russie qui pensait en avoir fini avec ces accusations de dopage, avec cette mise au ban de la communauté sportive internationale. C’était sans compter ces nouvelles manipulations, cette fois sur une base de données qui devait être remise à l’Agence mondiale antidopage, après que des centaines de noms en ont été effacées. Le patron de l’antidopage russe, Iouri Ganous, a lui-même déclaré que des responsables de son pays étaient derrière ses manipulations.
Mais il est bien le seul. Au sommet de l’État, on reste sur la ligne adoptée depuis que ce scandale de dopage a éclaté : certes il y a du dopage en Russie, mais il y en a dans d’autres pays, et cette mise au ban est une sorte de complot ourdi contre les sportifs russes pour les écarter des compétitions. C’est ce qu’a redit ce lundi le Premier ministre russe Dmitri Medvedev pour quices sanctions témoignent « d’une hystérie anti-russe ».
Selon toute vraisemblance, la Russie fera appel de cette décision, mais Iouri Ganous, très pessimiste sur la question, a déclaré qu’il n’y avait quasiment aucune chance de voir ces sanctions annulées. Le patron de l’antidopage russe réclame aux autorités une enquête sur les manipulations de données à l’origine de ces sanctions, et demande solennellement à Vladimir Poutine d’intervenir directement pour en finir avec une affaire qui continue d’empoisonner le sport russe, plus de cinq ans après les Jeux de Sotchi.
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