Le Hamas tout comme le président palestinien Mahmoud Abbas ont critiqué dimanche la proposition de Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie pour, selon lui, "faire le ménage" dans le territoire, où une trêve fragile est entrée dans sa deuxième semaine.
Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés dimanche d'avoir violé les termes du cessez-le-feu, au lendemain de l'échange de quatre soldates israéliennes par le mouvement islamiste contre environ 200 prisonniers palestiniens détenus dans des geôles israéliennes.
Pendant ce temps, des "dizaines de milliers" de déplacés, selon la Défense civile, étaient empêchés par Israël de retourner dans le nord de Gaza via le passage de Netzarim, qui coupe le territoire en deux. Des images tournées par l'AFP ont montré une foule compacte aux abords de ce corridor.
"Nous voulons retrouver nos souvenirs et les personnes qui nous sont chères", a confié à l'AFP Jihad Abou Miri, qui a dit attendre depuis 48 heures.
Dans ce contexte, le président américain a comparé samedi le territoire palestinien dévasté à un "site de démolition" et a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu'il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Selon lui, un "ménage" devrait être fait parmi la population.
"Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois", a ajouté Donald Trump, suggérant un déplacement "temporaire ou à long terme".
Les Palestiniens "feront échouer" la proposition de M. Trump "comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (...) pendant des décennies", a réagi dimanche Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.
Le Jihad islamique, un autre mouvement palestinien armé, a estimé que ces propos encourageaient les "crimes de guerre et crimes contre l'humanité" à Gaza.
Rival du Hamas qui avait chassé l'Autorité palestinienne et pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, Mahmoud Abbas a condamné "tout projet" visant à déplacer les Gazaouis.
La Jordanie a quant à elle réaffirmé dimanche son "rejet" d'un "déplacement forcé" des Palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'a pas réagi mais le ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich a qualifié la proposition de Donald Trump d'"excellente idée", affirmant que les Palestiniens pourraient "établir une nouvelle et belle vie ailleurs".
Donald Trump a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de plus de 900 kilogrammes pour son allié, une décision saluée par Israël.
- "Crimes contre l'humanité" -
Les trois premières otages libérées le 19 janvier, au premier jour de la trêve, en échange de 90 prisonniers palestiniens, sont sorties de l'hôpital dimanche.
La première phase de l'accord de cessez-le-feu conclu après 15 mois de guerre doit durer six semaines et permettre la libération au total de 33 otages contre quelque 1.900 prisonniers palestiniens.
Pendant cette première phase doivent être négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.
La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque, 87 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.
L'offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47.306 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
- 22 morts au Liban -
Samedi, un différend de dernière minute a bloqué le début du retour dans le nord du territoire palestinien de centaines de milliers de déplacés, comme prévu par l'accord de trêve.
Israël a justifié dimanche son refus de les laisser passer en accusant le Hamas de deux violations de l'accord.
Arbel Yehud, une civile dont Israël réclamait la libération samedi, "n'a pas été libérée" et "la liste du statut" des otages - morts ou vivants - "n'a pas été soumise" par le mouvement palestinien, selon le bureau de Benjamin Netanyahu.
Le Hamas a de son côté accusé dimanche Israël de "violer" l'accord en empêchant le retour des habitants du nord de Gaza.
Deux sources palestiniennes ont cependant affirmé dimanche que l'otage devrait rentrer chez elle dans la semaine en échange de la libération de 30 prisonniers palestiniens, et que la crise était "résolue".
Au Liban, où un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah était entré en vigueur le 27 novembre, le ministère de la Santé a fait état de 22 morts, dont un soldat et six femmes, tués dimanche par des tirs israéliens, alors que des centaines d'habitants tentaient de rentrer dans des villages proches de la frontière toujours occupés par Israël.
En vertu de l'accord, Israël devait achever dimanche son retrait du sud du Liban, mais a annoncé vendredi que l'opération se poursuivrait au-delà de cette date.
4 Commentaires
Tout Se Tient …
il y a 4 jours (18:40 PM)Seytanèh-inesseu bou fétérlou ngèn di guiss ni ak poudeureum bou orange …
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il y a 4 jours (19:05 PM)Reply_author
il y a 4 jours (20:43 PM)Ils vont retrouver quoi a Gaza? Des ruines? Ok laiassez les vovre dans les ruines. Trump au moins veut tout reconstruire...
Question
il y a 4 jours (19:57 PM)Reply_author
il y a 4 jours (00:03 AM)Je Suis Un Humain
il y a 4 jours (20:26 PM)Les gazaouites ne partiront pas. Ils savent depuis le début le but de tous les bombardements, depeupler GAZA. Or les palestiniens la l'accepteront jamais. C'est leur terre et ils ne partiront pas.
Effectivement
il y a 4 jours (21:03 PM)Les Palestiniens sont chez eux !!!
Deugue Rék
il y a 4 jours (23:13 PM)Participer à la Discussion