APA-Nouakchott (Mauritanie) Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’esclavage, Gouimara Chahinian, a dénoncé mardi l’existence de personnes victimes d’esclavage en Mauritanie aussi bien dans les zones rurales que dans les villes.
« L’exercice de l’esclavage, même sur une seule personne, constitue une pratique grave en soi, nonobstant les chiffres », a déclaré Mme Chahinian lors d’une conférence de presse au siège de la représentation de l’ONU, mardi à Nouakchott.
Elle a rapporté avoir rencontré des « victimes » et entendu les responsables mauritaniens à ce sujet, déplorant notamment des cas d’esclavage sur des « enfants » et des femmes qui ont fui vers les villes et laissé leurs proches affronter les problèmes dans les régions rurales ».
Le rapporteur spécial de l’ONU a précisément évoqué le travail non rémunéré dans les champs, particulièrement pour les enfants qui sont également utilisés comme boys dans les domiciles.
A une question relative au nombre d’esclaves en Mauritanie, Mme Chahinian a répondu par l’impossibilité de donner des chiffres dans un quelconque pays dès lors que les pratiques dissimulées et l’esclavage masqué rendent difficile l’élaboration de statistiques précises.
Les autorités officielles en Mauritanie n’ont cessé de nier l’existence de l’esclavage, se contenant de reconnaître des séquelles.
La responsable onusienne, qui séjourne depuis quelques jours dans ce pays, a cependant dit sa « confiance dans la détermination du gouvernement mauritanien à éradiquer toutes les formes d’esclavage ».
Elle a exprimé ses remerciements envers ce gouvernement pour la « souplesse et l’ouverture dont il fait preuve dans les questions d’esclavage et de droits de l’homme ».
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