NOUAKCHOTT : Le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a lancé hier à Kaédi (sud) un processus de réparations pour les familles de centaines de Mauritaniens noirs exécutés entre 1989 et 1991, a annoncé la radio nationale.
Le Front anti-putsch, opposé au coup d’Etat du 6 août, a aussitôt accusé le pouvoir d’utiliser ce dossier dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle anticipée du 6 juin.
Selon des ONG, des "centaines de personnes" - des militaires et des civils - avaient été tuées entre 1989 et 1991, sous le régime du président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), au cours d’affrontements interethniques et suite à une prétendue tentative de putsch.
Dans la région de Kaédi, majoritairement peuplée de Négro-mauritaniens, le général Ould Abdel Aziz a participé à une cérémonie avec des familles des disparus et des représentants d’ONG.
Il a dit avec eux la "prière du disparu" et salué le "courage qu’Allah a donné à ces familles de surmonter leur douleur et la force d’essuyer les larmes de l’amertume sans ressentiment", selon la radio nationale.
Le chef de la junte a annoncé des "mesures concrètes pour indemniser les ayants droit", selon la même source. "Nous avons décidé courageusement de panser nos blessures encore béantes et de tourner une page faite à la foi d’atrocités et de grandeur d’âme", a-t-il ajouté.
Le représentant du Collectif des victimes de la répression (Covire), Sy Abou, a évoqué pour sa part "une reconnaissance des faits par l’Etat et des réparations morales et matérielles".
De son côté, le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) a rejeté "toute solution concoctée en catimini par des +béni-oui-oui+ et imposée aux ayants droit" et a estimé qu’une solution à ce problème devait "obligatoirement passer par une large concertation.
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