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Une attaque au couteau qualifiée de "terroriste" par la police à fait un mort et quatre blessés lundi à Haïfa, la grande ville du nord d'Israël, premier attentat mortel dans le pays depuis le début de la trêve dans la bande de Gaza.
L'attaque, dont l'auteur a été tué, est survenue dans une gare routière de cette ville côtière, au moment où la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas apparaît incertaine tandis qu'Israël bloque l'accès de l'aide humanitaire à Gaza.
La police a indiqué que l'assaillant, fait extrêmement rare, était un Israélien druze récemment rentré de l'étranger.
Les druzes, adeptes d'une religion ésotérique issue de l'islam, forment une minorité arabophone réputée pour son patriotisme en Israël.
"Le terroriste est sorti d'un bus, a poignardé plusieurs civils, puis a été neutralisé par un agent de sécurité et un civil sur place", a indiqué la police.
Arrivés après l'évacuation des victimes dans la gare routière et ferroviaire Hamifratz, dans le centre de Haïfa, des journalistes de l'AFP ont vu le corps de l'assaillant au sol, sous une couverture, et beaucoup de sang par terre.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué l'attentat comme une "opération héroïque" sans pour autant la revendiquer.
Les secouristes ont indiqué avoir "constaté le décès d'un homme de 70 ans" et ajouté que leurs équipes soignaient quatre blessés, un homme et une femme dans la trentaine ainsi qu'un adolescent de 15 ans, tous les trois "dans un état grave", et "une femme de 70 ans dans un état modéré".
Ville mixte judéo-arabe, Haïfa est la plus grande agglomération du nord d'Israël.
- L'aide humanitaire bloquée -
L'attaque a eu lieu alors que les négociations indirectes pour la poursuite de la trêve à Gaza, qui a fait taire les armes le 19 janvier après 15 mois de guerre, semblent dans l'impasse.
Israël a bloqué dimanche l'entrée de l'aide humanitaire, permise durant la première phase de la trêve qui s'est achevée samedi, après des désaccords avec le Hamas sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu.
En cause, selon lui, le rejet par le Hamas d'un compromis américain prévoyant une extension de la première phase pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.
Le plan stipule, selon Israël, que "la moitié des otages" israéliens retenus à Gaza, "morts et vivants", seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers otages seraient remis "à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent".
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a rejeté cette option et réaffirmé sa "volonté d'aller au bout des (deux) étapes restantes de l'accord" initial, soit "un cessez-le-feu global et permanent" et le "retrait complet" israélien de Gaza, avant "la reconstruction et la levée du siège" du territoire.
Refusant pour l'heure de s'engager dans la deuxième étape, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé.
- "Lever immédiatement" les entraves -
Le Hamas a qualifié de "crime de guerre" le blocage de l'aide au territoire palestinien, dont les 2,4 millions d'habitants vivent assiégés par Israël depuis le début de la guerre.
L'Allemagne a appelé lundi Israël à "lever immédiatement" les entraves à l'aide humanitaire et demandé aux deux parties de "retourner à la table des négociations".
Plusieurs pays arabes ont dénoncé une "violation flagrante de l'accord" de cessez-le-feu, accusant Israël "d'utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien".
Une réunion ministérielle arabe est prévue lundi au Caire, suivie d'un sommet arabe consacré à Gaza.
Négocié par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, l'accord de trêve comprend trois phases. La première a permis le retour de 33 otages, dont huit morts, en échange de la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.
Sur les 251 otages emmenés à Gaza durant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 y sont toujours retenus, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
L'attaque a fait 1.218 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
La riposte de l'armée israélienne a fait au moins 48.392 morts à Gaza, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé un "navire" suspect au large de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui représentait selon elle une menace.
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