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A Mayotte, le cyclone Chido balaie depuis ce samedi matin l’archipel de l’océan indien. Quelques heures plus tôt, Mayotte avait été placée en alerte violette, plus haut niveau d’alerte. Des rafales de vent pourraient atteindre entre 200 et 230 km/h dans les heures à venir. Alors sur place, les habitants redoutent les dégâts.
Les Mahorais ont peur : depuis ce samedi matin, le cyclone Chido s’abat sur leur archipel. A 9h heure locale (7H pour Paris), l'œil du phénomène se trouvait déjà à 30 km au nord-est de Petite-Terre, à l’Est. Et à Mayotte, département le plus pauvre de France, de nombreux habitants vivent dans des logements précaires. «Ça claque de partout, je crains le pire», ont témoigné certains auprès de l'AFP.
Parmi les 320.000 habitants de l’archipel, environ 100.000 résident dans des «habitations non solides» identifiées par les autorités.
Sur le réseau social X, des images impressionnantes des dégâts circulent déjà.
«Je vois toutes les tôles des voisins s'envoler»
Confinés, ils assistent, impuissants, à la destruction de leurs quartiers : «Je vois toutes les tôles des voisins s’envoler. On voit des câbles arrachés, le bananier du voisin à terre. Il n’y a plus d’électricité. Même dans notre maison qui est bien protégée, l’eau rentre. Je la sens trembler», confie un habitant de Kangani, dans le nord de Grande-Terre.
Selon Météo-France, les rafales de vent, déjà supérieures à 180 km/h, pourraient atteindre entre 200 et 230 km/h dans les heures à venir. Des vents d’une intensité inédite depuis le cyclone Kamisy de 1984, comparables à ceux des cyclones historiques, notamment celui de 1934, a précisé le service météorologique.
Des dégâts visibles dès les premières heures
Dans la commune de Ouangani, le maire Youssouf Ambdi partage son inquiétude : «On ne peut pas sortir, mais ce qu’il y a en face de nous, c’est impressionnant. C’est sûr qu’il va y avoir des dégâts matériels. Prions pour qu’il n’y ait pas de victimes.» Fatima, habitante de Majicavo-Koropa, est encore hantée par ses souvenirs d’enfance d’un cyclone ayant frappé les Comores voisines. «Les vagues ravageaient tout et les poteaux électriques étaient à terre.» Mère de trois enfants, elle a stocké de l’eau, des bougies et de la nourriture pour faire face.
À 5h locales, l’alerte cyclonique violette a été déclenchée, imposant un confinement total à toute la population, y compris les équipes de secours et les services mobilisés pour gérer la crise, a précisé la préfecture dans un communiqué publié sur X.
Des habitants terrifiés mais préparés
Le préfet François-Xavier Bieuville avait recommandé aux plus vulnérables de se réfugier dans l’un des 71 centres d’hébergement ouverts dans des écoles et des gymnases. Des alertes SMS ont été diffusées et des policiers municipaux ont sensibilisé les villages, notamment les zones difficiles d’accès.
«La priorité, c’est de mettre les gens en sécurité», explique Madi Ousseni Mohamadi, maire de Chiconi, où le collège a été aménagé pour accueillir la population. Les abords des routes ont été dégagés pour éviter que des débris, comme des carcasses de voitures, ne deviennent des projectiles dangereux.
Météo-France prévoit des pluies diluviennes, des inondations et une houle importante pouvant causer des submersions marines sur le littoral. En conséquence, la circulation est interdite sur Grande-Terre et Petite-Terre, tandis que l’aéroport de Dzaoudzi est fermé depuis vendredi soir. Cent dix professionnels de la sécurité civile ont été envoyés depuis La Réunion pour renforcer les moyens sur place.
Les prévisionnistes de Météo-France anticipent, quant à eux, une amélioration des conditions météo «à partir de samedi en fin de journée».
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En Décembre, 2024 (10:50 AM)Participer à la Discussion