Le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jean-Marie Guéhenno, a mis en garde mardi à Kinshasa les acteurs politiques congolais contre "la politique de la chaise vide", appelant à une participation de tous aux élections du 18 juin en République démocratique du Congo (Rdc).
Interrogé sur les réticences à entrer dans le processus électoral de plusieurs importantes formations politiques, comme l'Union pour la démocratie et le progrès social (Udps, opposition) et le Rassemblement congolais pour la démocratie (Rcd, ex-rébellion soutenue par le Rwanda), M. Guéhenno a déclaré à la presse: "la politique de la chaise vide n'est jamais une bonne politique. C'est valable pour le Rcd comme pour l'Udps". "Les acteurs politiques donnent quelque fois l'impression d'avoir peur des élections", a déclaré à la presse M. Guéhenno, à son retour d'une tournée dans l'intérieur du pays. Après avoir appelé jusque fin décembre au boycott du processus électoral, l'Udps a annoncé début janvier sa participation aux élections et réclame depuis d'être associée aux organes de contrôle de ce processus et la réouverture des centres d'inscription pour ses partisans. "Je suis allé à Mbuji-Mayi (fief de l'Udps d'Etienne Tshisekedi, ndlr), où les gens n'ont pas beaucoup voté lors du référendum constitutionnel de décembre. Mais quand on regarde les listes électorales, on se rend compte que beaucoup de gens se sont inscrits, tout en faisant le choix de ne pas aller voter", a expliqué M. Guéhenno.
"L'Udps est un parti historique, qui a joué un grand rôle dans ce pays. Il ne faut pas qu'elle soit exclue, mais il ne faut pas qu'elle s'exclue elle-même", a-t-il ajouté, appelant à "la responsabilité politique". "Quelle est la stratégie alternative? Qu'est-ce qu'ils (les partis réticents) proposent? La violence, le retour à la guerre?", s'est-il interrogé. Concernant le délai légal de 14 jours pour les dépôts de candidature, que plusieurs partis d'opposition jugent "intenable", M. Guéhenno a appelé au pragmatisme, affirmant qu'il ne fallait pas "sacraliser les dates". "Il ne faut pas que pour des raisons matérielles, certains soient écartés. Mais il faut aussi que les élections se fassent le plus tôt possible", a-t-il ajouté, invitant à ne pas décevoir les attentes des congolais, qui ont vis-à-vis du processus électoral une "méfiance naturelle parce qu'ils ont été longtemps privés de parole".
La Rdc doit organiser le 18 juin le premier tour de l'élection présidentielle et les législatives, premiers scrutins d'une série d'élections devant mettre un terme à une délicate transition politique initiée en 2003 après des années de guerre.
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