Les dirigeants du Parti socialiste espagnol et de Podemos (gauche radicale), Pedro Sanchez et Pablo Iglesias, ont annoncé mercredi à Madrid la reprise de négociations pour parvenir à la formation d'un gouvernement afin de chasser la droite du pouvoir. "Il y a volonté d'accord et volonté de dialogue (...) Nous sommes aujourd'hui plus proches d'un gouvernement de changement", a déclaré M. Sanchez devant la presse, après un entretien avec M. Iglesias.
"Je prendrai la tête du groupe de négociateurs de Podemos pour négocier cet accord", avait auparavant indiqué M. Iglesias, lors d'une autre conférence de presse. Trois mois de négociations Ces déclarations interviennent trois mois après les législatives en Espagne, qui ont laissé un parlement morcelé entre quatre grandes formations: le Parti populaire (droite) en tête, suivi du Parti socialiste, de Podemos (gauche radicale) et de Ciudadanos (centre droit). Depuis ces élections du 20 décembre, les socialistes sont parvenus à un accord sur un programme avec Ciudadanos, mais n'ont rien obtenu de Podemos.
Le parti de gauche radicale avait même voté contre l'investiture d'un gouvernement dirigé par Pedro Sanchez le 4 mars, lui reprochant notamment d'avoir accordé aux centristes des mesures trop libérales en matière économique. L'alliance des socialistes (90 députés) et des centristes (40) n'avait obtenu que 131 "oui" contre 219 "non" lors de ce vote d'investiture à la chambre basse. Optimisme "modéré" "Si nous ne nous entendons pas tous les trois, il n'y a pas de gouvernement de changement", a déclaré mercredi M. Sanchez, se disant d'un "optimisme modéré" quant à l'issue de ces négociations.
De son côté, Pablo Iglesias a indiqué être prêt à rencontrer les centristes et à s'accorder avec eux notamment sur des mesures de "régénération démocratique" du pays miné par la corruption, un point d'accord entre les deux formations. M. Iglesias souhaite un gouvernement de coalition avec les socialistes et espère l'abstention de Ciudadanos lors d'un vote d'investiture. Les partis ont jusqu'au 2 mai pour s'accorder sinon de nouvelles élections législatives devront être organisées.
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