Cinq civils ont été tués dans des frappes de "drone turc" dans le nord-est de la Syrie, a rapporté samedi une ONG, au lendemain de la mort de deux journalistes kurdes dans des circonstances similaires.
Depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, Ankara soutient une offensive de groupes armés contre les forces kurdes qui contrôlent une partie du nord de la Syrie.
"Deux civils, une femme et un membre d’un parti politique, ont succombé à leurs blessures, portant à cinq le nombre de personnes tuées samedi par des frappes de drone turc" près de la localité de Tal Brak, dans la province de Hassaké, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"L'occupation turque a visé avec une frappe de drone une voiture sur une route reliant la ville d'Al-Hawl à Tal Brak (...) tuant trois civils", a indiqué plus tôt l'agence de presse kurde en Syrie Hawar.
"Ce crime fait partie d'une série de violations flagrantes du droit international et des droits de l'Homme qui interdisent de prendre pour cible des civils", ont affirmé de leur côté les Forces de sécurité intérieure kurdes dans un communiqué.
Deux autres civils ont péri dans une autre frappe turque dans le même secteur, selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays.
Un drone turc a également ciblé des silos de blés au sud-ouest de la ville de Kobané, près de la frontière turque, ont indiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), "détruisant une grande quantité des stocks".
Réprimés pendant des décennies, les Kurdes avaient profité de l'affaiblissement du pouvoir central avec la guerre en Syrie, qui a éclaté en 2011, pour proclamer une "région fédérale" dans le nord.
La Turquie, qui soutient le nouveau pouvoir syrien après la chute d'Assad, estime que les FDS, qui contrôlent les zones semi-autonomes, sont une émanation de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), séparatiste.
Elle dit que son armée se tient prête pour une possible opération à l'"est de l'Euphrate" tant que les FDS ne "déposeront" pas les armes.
Mais l'armée turque insiste sur le fait qu'elle ne cible jamais les civils mais uniquement des groupes terroristes.
Vendredi, deux journalistes turcs d'origine kurde avaient également été tués par des frappes de "drone turc" près la ville de Kobané, dans le nord, selon l'association des journalistes turcs Dicle Firat, l'agence de presse turque pro-kurde Mezopotamya et Hawar.
L'OSDH a par ailleurs rapporté samedi la mort de 14 combattants proturcs dans de "violents combats" avec les FDS près du barrage de Tichrine sur l'Euphrate, dans le nord du pays.
2 Commentaires
Simon
il y a 19 heures (18:52 PM)Xeme
il y a 16 heures (22:30 PM)Participer à la Discussion