Si le tribunal de grande instance de Diourbel se fie au réquisitoire du procureur de la république, Baye Thiam, Touba Niang passera les cinq prochaines années à la maison d’arrêt et de correction de Diourbel. En effet, c’est la peine requise par le maître des poursuites aujourd’hui lors de la comparution de l’accusé, poursuivi pour les délits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Mais si cette affaire a atterri devant la justice, c’est parce qu’une tierce personne a remarqué le sang giclant sur le cadavre de la défunte Khady Kandji au moment où elle était déposée à la morgue de Touba où l’on s’apprêtait à procéder à sa toilette mortuaire.
A partir de ce moment, le commissaire de police qui a été mis au parfum de l’histoire a immédiatement interdit qu’on effectue l’inhumation sous un quelconque prétexte que ce soit. Ensuite, le procureur a été alerté et une enquête ouverte pour élucider les circonstances exactes de la mort de Khady Kandji.
Au cours de l’enquête, il est ressorti que la défunte aurait confessé à sa propre mère sur son lit de mort avoir été poignardée par son époux Touba Niang au cours d’une altercation. Une thèse qu’a semblé conforter le certificat de l’autopsie relevant des blessures au thorax, à l’épaule et sur d’autres parties du corps.
Pour sa part, le présumé Touba Niang, marié à quatre épouses et père de plusieurs enfants dont au moins deux garçons mis au monde par la défunte, a juré par tous les saints n’avoir jamais porté la main sur Khady Kandji durant les 35 années de vie commune.
Des déclarations contredites par Mamadou Diokhané un des frères de la défunte qui a indiqué à la barre que sa sœur a plusieurs fois fui le domicile conjugal à cause de l’excès de violence de son mari. D’ailleurs, il a déclaré que la famille avait déjà porté plainte contre Touba Niang il y’a environ dix ans pour de tels faits, avant que la plainte ne soit retirée par leur mère.
Convaincu de la culpabilité du prévenu, l’avocat de la partie civile, Me Abdoulaye Babou, a sollicité pour la constitution de partie civile des héritiers de feue Khady Kandji (sa mère et ses deux frères) la somme de quinze millions Cfa.
Une demande qui a fortement irrité Me Moustapha Ndiaye, un des conseils de la défense. L’avocat qui a défendu ses arguments pendant près d’une demi-heure, a déclaré que « dans ce dossier, absolument rien ne permet au tribunal d’entrer en voie de condamnation contre mon client ». Selon lui, le procureur et l’avocat de la partie civile ont tous deux mal interprété le certificat de l’autopsie sur lequel ne figurerait aucune preuve que la défunte aurait été poignardée.
Le président du tribunal de grande instance de Diourbel, Mbaye Pouye, a mis l’affaire en délibéré au jeudi 06 octobre prochain. Il faudra aussi souligner l’exception soulevée par Me Abdoulaye Babou qui s’est appesanti sur l’article 297 du code pénal. Lequel article précise que dans le cas d’espèce, ce n’est pas le tribunal correctionnel qui doit être saisi mais plutôt la chambre criminelle dans la mesure où la peine peut aller jusqu’à la perpétuité et les travaux forcés, peine que le tribunal correctionnel n’est en mesure de prononcer.
Abdou Diawara – Seneweb.com
5 Commentaires
Trop Peu
En Octobre, 2016 (18:39 PM)Anonyme
En Octobre, 2016 (18:59 PM)Anonyme
En Octobre, 2016 (21:59 PM)SENEGAL NEKHNA... VRAIMENT.. IL DEVRAIT AU MOINS AVOIR 20 ANS DE PRISON...
Anonyme
En Octobre, 2016 (22:01 PM)Anonyme
En Octobre, 2016 (06:30 AM)C lamentable.
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