La politique est le sujets le plus en vue dans la livraison de mercredi de la presse quotidienne dont les principaux titres font état de manœuvres ou de contestations au sein de formations membres de la coalition présidentielle.Enquête et Walfadjri s’accordent ainsi pour dire que le chef de l’Etat profite de son déplacement de trois jours en Casamance pour engranger de nouveaux convertis à sa cause politique. ‘’Macky débauche des PCR (présidents de communautés rurales)’’, rapporte le premier de ces deux quotidien, en précisant que la journée de mardi du président de la République a été marquée, à Ziguinchor, par des audiences accordées à des ‘’délégations venues d’horizons divers’’.
‘’La visite du chef de l’Etat en Casamance a des relents très politiques avec des audiences tous azimuts. En effet, Macky Sall ne s’est pas limité à recevoir les responsables de son parti miné par les querelles de tendance’’, écrit le quotidien L’Observateur dont le ton du compte rendu s’inspire d’un titre plutôt explicite : ‘’Macky, sergent recruteur pour son parti’’. ‘’Après avoir reçu les +frères ennemis+ Benoît Sambou, Doudou Kâ et Kourfia Diawara, le patron de l’APR qui a voulu ratisser large, a reçu les élus locaux de la Casamance et une délégation venue de chaque région (…). Des audiences qui sentent à mille lieux une opération de débauchage de militants’’.
Suivant une perspective similaire, des quotidiens reviennent sur les remous au sein de partis de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), regroupant le parti au pouvoir et ses alliés, à la lumière des dernières prises de position tendant à conforter le leadership du chef de l'Etat Macky Sall en perspectives de la présidentielle de 2017. Des responsables de l’APR, et non des moindres, ont sommé les formations alliées du pouvoir de s’inspirer de la nouvelle orientation de l’Alliance pour les forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, qui a renouvelé son engagement à soutenir jusqu’au bout le président de la République Macky Sall.
A l'issue d’une réunion de son Bureau politique, l'Alliance des forces de progrès (AFP) a confirmé et renouvelé il y a quelques jours le contrat le liant à l'APR, dans le cadre de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Conformément à cette orientation, l'AFP a annoncé avoir décidé de ne pas présenter de candidat contre Macky Sall lors de la présidentielle de 2017. Son secrétaire général, Moustapha Niasse, a de plus annoncé sa volonté de se maintenir pour le moment à la tête du parti, au grand dam de certains jeunes loups aux dents longues qui rêvaient d’un destin national.
Rewmi quotidien en vient ainsi évoquer une ‘’fronde contre Niasse’’, en placardant en première page une photo de El Hadj Malick Gackou, jusque-là considéré comme le numéro due l’AFP, mais dont les projets seraient contrariés par la nouvelle orientation de son parti. ‘’Malick Gackou n’a pas encore clairement indiqué sa position. Mais Alioune Sarr et sa base ont déclaré hier (mardi) approuver +sans réserve+ la décision de Niasse de ne pas se présenter en 2017 et de ne cautionner aucune autre candidature de son parti contre Macky (Sall)’’, écrit Le Quotidien. D’où ce titre de Direct Info : ‘’Alioune Sarr bouscule Gackou’’.
De son côté, Youssou Ndour, leader du mouvement Fekke Ma Ci Boolé et ministre-conseiller auprès du chef de l’Etat, a réaffirmé qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2017, dans un entretien accordé au quotidien L’Observateur. Dans le même temps, ce journal évoque une ‘’guerre des mots’’ au sein de la coalition BBY réunissant le parti présidentiel et ses alliés. Les différentes entités correspondantes ‘’se livrent une bataille verbale très virulente qui pousse à s’interroger sur la sincérité du compagnonnage’’. Le Parti socialiste (PS), pour sa part, ‘’ne va pas sortir indemne de l’exigence de +djebelou+ (allégeance, NDLR) de certains partisans du président de la République. Celui-ci veut donner l’impression d’être au-dessus de la mêlée, mais il participe de manière subtile à amoindrir les chances de Tanor et les forces des siens…’’, analyse La Tribune.
D’ores et déjà, un ‘’clash’’ serait intervenu entre l’Etat, donc le pouvoir actuel, et Khalifa Sall, un des responsables de premier plan du PS, qui ne cracherait pas sur un destin présidentiel, selon analystes et journalistes. Pour l’instant, M. Sall s’opposerait à la construction d’une ambassade sans autorisation sur la corniche. Sur un tout autre plan, Le Soleil affirme que l’espoir renait en Casamance, suite à l’appel du chef de l’Etat en faveur de la paix dans cette région confrontée à une rébellion armée de plus de trois décennies. Selon le quotidien national, ‘’l'ensemble des fils de cette région apprécie le geste, une première, à leurs yeux’’. BK
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