J’ai toujours été émerveillé par les avancées fulgurantes de la bio-technologie jusqu’à cette matinée du 25 avril 2018 où j’ai appris la disparition de mon ami Habib Faye. Un creuset de valeurs humaines, de talent et d’ambition pour la musique sénégalaise s’en est allé. Dès l’annonce du décès de Habib, j’ai refait le film de nos dernières conversations autour des stratégies d’amélioration de la qualité de la musique sénégalaise, et j’en ai égoïstement voulu à la science de n’être pas encore arrivée à permettre le téléchargement, la conservation du contenu du cerveau humain. L’Humanité aurait davantage capitalisé son patrimoine scientifique et culturel.
Le génie de Habib n’est plus à démontrer si l’on se réfère à ce que représente le Super Etoile sur la scène musicale africaine, et le rôle de maître qu’il y a joué dans les moments les plus critiques de l’évolution de ce groupe musical. Depuis quelques années, Habib, dans un élan de générosité et de sens de la responsabilité était passé à un autre étage de sa carrière. Il disait se sentir le devoir de partager son expérience en aidant à la formation des musiciens, professionnels comme amateurs, et à la promotion des instruments et sonorités traditionnels africains. Et, c’est dans ce cadre que nous étions en train de monter un projet d’académie de la musique. Il y tenait tellement qu’on le taquinait en disant qu’elle s’appellerait Habib Faye Academy. Aujourd’hui, il me semble que le meilleur hommage que ses parents, collègues et amis pourraient lui rendre est de travailler à la réalisation de ce projet autour duquel nous avions déjà pu mobiliser une institution d’enseignement supérieur sénégalaise.
Habib est parti, mais a, au paravant, construit son immortalité eu égard à l’héritage qu’il a légué à l’univers musical sénégalais et mondial. Il va sans doute reposer fièrement en paix pour avoir pleinement joué sa partition dans la composition du patrimoine musical mondial. Habib est parti, mais, à l’instar de Jimmy Hendrix, ses lignes de basse vont continuer à alimenter pendant de longues années les compositions musicales à travers le monde. Dommage ! Habib est parti, sans avoir réalisé toute son ambition pour les instruments et sonorités traditionnels africains qu’il voulait présenter à la face du monde à travers une fusion avec le jazz. Cependant, la voie est tout tracée avec ses réalisations au sein du groupe de Youssou Ndour, son album H2O et ses récentes compositions avec le koriste Abdoulaye Cissokho, entre autres.
Fervent mouride, Habib était bien plus qu’un génie de la musique, il était profondément spirituel. Nelson Mandela disait que « L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres – qualités à la portée de toutes les âmes- sont les véritables fondations de notre vie spirituelle. » Ceux qui l’ont connu et fréquenté peuvent témoigner que ces attributs d’un être spirituel cités par Madiba caractérisaient Habib.
Dès notre première rencontre en 2002, par le plus pur des hasards dans son studio, nous avons noué une profonde amitié, en tant que chercheurs, lui en musique, moi en mathématiques appliquées. Cette amitié spontanée a été rendue possible par le fait que nous baignions fondamentalement dans le même univers mental, mais surtout par ses qualités humaines. Dans les minutes qui ont suivi notre premier contact, j’ai découvert un homme humble et généreux qui me fait écouter le prochain album de Youssou Ndour, Nothing's In Vain (Coono Du Réér) sur lequel il était en train de mettre la dernière main. Cette marque de confiance et d’amitié pure m’ont suffi pour compter Habib parmi ceux que j’appelle ami pour leurs valeurs intrinsèques. Quelques années plus tard, il m’a permis d’être témoin de la gestation de son album H2O. Je me souviens du jour où il m’a invité dans son laboratoire (studio) à assister à une expérience de dialogue basse-ekontine - tout autre instrument bâillonné - animé par lui-même et un instrumentiste venu fraichement de la Casamance. C’était l’âge embryonnaire du morceau Ethnies de l’album H2O. Un moment sublime dont je ne sais pas ce qui m’a valu le privilège d’en avoir été témoin. Je ne saurai jamais. Seul Habib sait pourquoi il m’accordait autant de confiance. Merci Habib. Hélas ! Le jour de vérité a mis un terme à tout cela, comme il se dressera fatalement devant tous nos amours, amitiés et ambitions. Soyons philosophe : c’est le Grand Départ qui donne du sens à nos vies.
Que l’Homme porte dignement son immense héritage !
Que le bon Dieu le couvre de sa grâce infinie !
Professeur Abdou SENE
Enseignant-chercheur en
mathématiques appliquées
7 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2018 (20:57 PM)"il fait ce que youssou Ndour est"
hommage tele française a habib faye
LIEN : https://www.youtube.com/watch?v=WqLhAHqXid0&frags=wn
Anonyme
En Avril, 2018 (20:57 PM)Voilà ce que dit sans sourciller ce prof de maths? C'est insulter les mourides que de tenir de tels propos?
La preuve :
""Le prophète, SAW, nous a parlé de cela, en disant :
« il y aura dans ma communauté des gens qui rendront licite la soie, l’alcool et les instruments de musique à cordes « rapporté par Ahmad et Abou Dawoud.
Ô vous les musulmans ! la musique est la voix du diable, il pousse les hommes à la dépravation et à la désobéissance : chaque musulman doit l’éviter , et le rejeter , il a dit qu’Il soit exalté : »ébranle- en qui tu peux (par ta musique et tes vociférations terrifiantes) , lance contre eux le tintamarre de ta cavalerie et de ta piétaille, associe-toi à eux dans les biens et la progéniture. Et le diable ne leur promet qu’en pure tromperie.
Serviteurs d’Allah, laisser les chansons et les instruments de distraction car ils sont les éclaireurs de la dépravation, les filets du diable, et l’incantation de l’adultère.
Yazid Ibn Walid, a dit : « Ô fils d’Oumayah ! faites attention à la musique, elle diminue la pudeur, augmente les envies, détruit la grandeur de l’âme, elle remplace l’alcool, et fait ce que provoque l’ivresse .
Ö vous les musulmans ! Evitez les causes de la colère d’Allah et l’apparition de la musique et des instruments de musique font parti des causes de la colère d’Allah et de la descente de son châtiment
Selon abou Malik Al Asha’ri qu’Allah soi satisfait de lui, le messager, SAW, a dit : « des gens de ma communauté boiront et l’alcool, et ils lui donneront un autre nom, on jouera devant eux avec des instruments de musique, de la musique et des chansons. Allah, les engloutira dans la terre et Il les transformera en singe et en porc. « Rapport par Ibn Majah
Le néologisme ''INTELLECTRATRE" crée par un frère trouve trouve toute sa pertinence aujourd'ui
@anonyme(commentaire 1)
En Avril, 2018 (01:16 AM)Si t'en as la capacité, tu pourrais essayer de réfléchir stp?
Merci!
Djouhri
En Avril, 2018 (05:39 AM)On n’est malheureusement jamais prophète chez soi. Qui plus est dans une société où les tenants de la réflexion et du progrès artistiques sont proprement ignorés, au profit de la médiocrité accessible.
Reposez en paix Monsieur.
Anonyme
En Avril, 2018 (08:15 AM)yalla bour bou bakhe amineeeeeeeeeeee
Anonyme
En Avril, 2018 (08:17 AM)yalla bour bou bakhe amineeeeeeeeeeee
Anonyme
En Avril, 2018 (08:18 AM)yalla bour bou bakhe amineeeeeeeeeeee
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