L’affectation du président du tribunal d'instance de Podor, le juge Ngor Diop, continue de susciter de vives réactions.
En effet, à la suite de la sortie de l'Union des magistrats sénégalais (Ums) qui a qualifié le décret présidentiel d'«illégal», le président de la Ligue sénégalaise des Droits de l'homme est monté au créneau pour dénoncer «une affaire très grave».
«On nous a toujours dit que l’Exécutif tenait à la préservation de ces principes. Mais, aujourd’hui, avec l’affaire Ngor Diop, nous revenons aux périodes noires de la gestion de la carrière des magistrats dans ce pays. Le magistrat du siège est dans une sorte de vulnérabilité totale. C’est-à-dire, selon la volonté de l'Exécutif, il peut être sanctionné négativement et affecté à tout moment, parce qu'on aura pensé que c’est un magistrat récalcitrant», lâche Me Assane Dioma Ndiaye.
Il ajoute : «Cette affaire du juge Ngor Diop est très grave et nous exhortons l'Union des magistrats sénégalais à assister la personne de Ngor Diop pour attaquer cette décision devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Parce qu'il y va de la crédibilité de la justice ou au moins de ce qu'on peut avoir comme garantie statutaire relativement à la carrière des magistrats du siège.»
Également, le juriste pense «qu’il faut une reconfiguration totale du Conseil supérieur de la magistrature et l’extirpation du président de la République et du ministre de la Justice de ce Conseil supérieur. Notre stratégie était d’obtenir des acquis par escalier. C'était de faire en sorte qu'on donne corps à un certain nombre de garanties statuaires du magistrat du siège, relativement au principe de l'inamovibilité et surtout au fait qu'on ne recourt plus de façon systématique aux consultations à domicile».
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