Au Japon, le nombre de sans-abris s'est envolé depuis que l'état d'urgence sanitaire a été décrété, début avril. Avant l'épidémie de coronavirus, les travailleurs pauvres qui n'avaient pas les moyens de payer un loyer dormaient à l'année dans des cyber ou manga cafés ouverts 24 heures sur 24. Mais, un à un, ces établissements souvent confinés et bondés sont en train de fermer à la demande des autorités.
Avant l'état d'urgence, au moins 4 000 Tokyoïtes dormaient tous les soirs dans les cyber ou manga cafés. Pour une dizaine d'euros la nuit, ils pouvaient prendre une douche et laver leur linge. Ces travailleurs pauvres devenus sans-abri à cause de l'épidémie se sentent stigmatisés.
« Pour la première fois de ma vie, je ne sais pas où je vais dormir ce soir...
Je n'ai pas de quoi me payer une chambre d'hôtel. Or, le manga café où je vivais ferme ses portes à minuit...»
« Je n'ai nulle part où aller. Je n'ai pas d'appartement et personne ne peut m'héberger.Ce n'est vraiment pas sympa: on m'a demandé de déguerpir du jour au lendemain alors que je dormais ici depuis des années ».
« Les gens qui dorment dans les cybercafés ne le font pas par plaisir, pour jouer toute la nuit à des jeux vidéo, mais parce que, comme moi, ils n'ont pas d'autre endroit où aller ».
Quelques structures d'hébergement ont été mises en place pour ces « réfugiés des cyber cafés ». « J'ai dû me démener, mais j'ai fini par être accepté dans le gymnase d'une école où un dortoir provisoire a été aménagé pour les gens comme nous. Je suis content, je dors beaucoup mieux ici sur un lit de camp que dans le fauteuil de mon cybercafé...»
Mais beaucoup n'ont pas cette chance, les associations qui viennent en aide aux SDF sont submergées d'appels au secours de personnes qui n'ont trouvé aucune solution de relogement.
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