L’exploitation du zircon dans certaines localités de la Casamance est sujette à polémique. Mais pas pour les populations du Fogny Diabancounda, qui polarise les villages d'Abéné, Kabadio, Bandjikaky et Kafountine). Elles se sont donné rendez-vous à la place d'Abéné, toutes catégories d'âge confondues, en présence des notables, des religieux et des chefs coutumiers, pour mettre en garde sur toute idée d’arrêter l'exploitation du zircon dans leur zone.
« Nous avons jugé nécessaire de tenir ce point de presse pour informer les nouvelles autorités du pays que nous demeurons toujours favorables à ce projet, malgré les manipulations et la campagne de désinformation menée par un lobby de chasseurs de primes et de maîtres chanteurs qui n'habitent pas notre village. Ces gens, comme des loups, sont fréquents dans nos villages depuis l'annonce de l'exploitation du zircon », a déclaré Omar Diaban, le porte-parole du jour.
Pour M. Diaban, les populations eu à effectuer des visites au niveau de plusieurs sites de zircon. Ce qui leur a permis « de constater que des activités agricoles, pastorales et même de transformation de produits halieutiques se pratiquent encore à proximité de ces sites ». Et un couvert végétal est visible sur les sites réhabilités, ajoute-t-il.
D’ailleurs, elles marquent leur désaccord avec les récents propos tenus par le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal à Bignona. Seydi Gassama avait demandé au président de la République « de retarder ce projet jusqu’à ce qu’on ait les moyens techniques et s’assurer que l’exploitation du zircon ne va pas affecter l’environnement », en évoquant le cas de Niafrang.
Ces populations du Fogny Diabancounda écartent toute idée de corruption. « Dire que nous avons été corrompues est un manque de respect notoire aux braves populations. Comment peut-on corrompre un village qui compte plus de quatre mille âmes ? D’ailleurs, les villages du Fogny Diabancounda à l’instar des autres villages du pays regorgent d’intellectuels, de jeunes qui ont fait des études poussées. Et vouloir assimiler les villageois à des analphabètes c’est faire preuve de légèreté », peste M. Diaban.
Et pour marquer leur adhésion à l’exploitation du zircon, elles ont exposé des réalisations du promoteur avant même le démarrage de l’exploitation du minerai. Il s’agit de l’achat de panneaux solaires d’une valeur de dix millions, qui alimentent le forage, la construction d’une morgue à la grande mosquée d’Abéné, la remise d’une enveloppe de quatre millions à la communauté catholique qui a entamé la construction d’une nouvelle chapelle, la remise aux jeunes d’une enveloppe de trois millions pour l’achat d’équipements sportifs, la réhabilitation de la route principale du village et la réalisation d’une piste latéritique de quatre kilomètres pour 55 millions, le paiement des impenses aux personnes impactées par le projet. Soit 65 millions a listé Omar Diaban.
L’Imam de Kabadio, Idrissa Ibrahima Demba, au nom de ses pairs, a exhorté les nouvelles autorités à faire de sorte que tout le bruit concernant l’exploitation du zircon au niveau de leur zone cesse. Cela passe, selon lui, par la mise en œuvre du projet d’exploitation du zircon au grand bonheur des populations du Diabancounda. Il demande l’intervention du président de la République Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko pour l'effectivité de l'exploitation du zircon.
Cet appel a été aussi lancé par la société civile de Ziguinchor, notamment le mouvement Vision citoyenne qui invite l'État à décliner sa position par rapport à cette problématique, d'autant plus qu'un permis d'exploiter a déjà été octroyé à un promoteur à Abéné. Madia Diop Sané, le coordonnateur, à aussi attirer l'attention de ces populations sur la nécessité de faire de études environnementales approfondies et sures avant l'exploitation de ce minerai et pour tout autre ressource naturelle.
5 Commentaires
Barguet
En Juin, 2024 (14:00 PM)Nouha Kéba Diabang
En Juin, 2024 (14:35 PM)Akandibawo
En Juin, 2024 (16:54 PM)Bref, On nous apprend en gestion de projet, qu'un projet ne se déroule jamais comme prévu. Il y a toujours des imprévus.
Qu'est ce que les populations de Kedougou (pour l'or), de Mboro et Matam (pour le phosphate), de Diogo (pour le Zircon), Thiès (pour la Fonderie), Rufisque (cimenterie), ..., gagnent à travers ces exploitations minières? Certainement quelques emplois! En retour, la destruction de l'écosystème, du cadre de vie, de l'environnement, sans compter les effets néfastes sur la santé des populations, seront le quotidien des travailleurs et des riverains pour des générations. Dieu sait qu'il y a des études d'impact environnemental béton. A cause des sénégalais corrompus et non conscients, les conclusions de ces EIE ne sont jamais respectées. Je redonne toujours l'exemple de la Fonderie Métal de Thiès qui pollue l'air en douceur malgres son installation dernière génération parce que le suivi étatique sérieux et rigoureux ne répond pas. Préservons ce milieu sauvage et naturel de la verte Casamance pour les générations futures. Ailleurs, chez les occidentaux tel sera le cas, car ils savent ce que l'on gagne en préservant la nature.
Nianthio
En Juin, 2024 (14:54 PM)Akandibawo
En Juin, 2024 (16:19 PM)Je sens un parfum de corruption à travers ces déclarations d'individus égoïstes qui ne pensent qu'à leurs petits avantages personnels de l'heure. Avec tout le potentiel agricole de la verte Casamance, comment une personne consciente et réfléchie peut demander la destruction de son écosystème, pour les miettes qu'il tire d'une exploitation minière dont les conséquences sont incontournables. C'était une idée de Macky. Et tous les casamancais conscient, savent que Macky n'aime pas et ne respecte pas la Casamance et les casamancais. Allez travailler la terre au lieu de jouer au plus rusé.
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