‘’La vie d’un sénégalais ne vaut pas plus que celle d’un chinois’’ (Bby) : Les cons ça ose tout !

Le cinéaste-écrivain français, Michel Audiard, n’avait pas du tout tort de dire : « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ». La sortie malheureuse des cadres de Benno Bokk Yaakaar (Bby) à la suite de celle très décriée de leur mentor Macky Sall sur le rapatriement des Sénégalais établis à Wuhan, épicentre de l’épidémie du coronavirus, donne à cette citation tout son sens. Dans un communiqué de presse, Alpha Bayla Guèye et ses camarades estiment que : « la vie des Sénégalais vivant à l’étranger ne vaut pas plus que celle des populations hôtes (les chinois) ».

Décidemment les glissades langagières (pour ne pas dire faute de frappe) de la mouvance présidentielle depuis le début de l’épidémie en Chine, sont plus dévastatrices que le coronavirus lui-même. Alors que la polémique ne désenfle toujours pas suite à la récente déclaration du président de la République évoquant un manque de moyens pour justifier le non-rapatriement des 13 étudiants bloqués à Wuhan plongeant ainsi leurs parents dans la psychose totale, voilà que les cadres de la mouvance présidentielle viennent en rajouter une couche.

Dans leur élan de rejet de « tout comportement désolidarisant vis-à-vis du peuple chinois », les cadres de Bby oublient que pour tout pays, la vie de ses citoyens vaut plus que celle des citoyens de n’importe quel autre pays.

Encore que cette solidarité est très sélective, puisqu’en 2014, ils avaient tous applaudi quand le président Macky Sall avait décidé de privilégier la sécurité des Sénégalais sur les relations quoique fraternelles avec nos voisins de la Guinée, touchés par l’épidémie d’Ebola. Si l’on suit leur logique, pour l’Etat du Sénégal, la vie de ces 13 étudiants ne vaut pas plus que celle d’un Chinois ? Drôle de manière de rassurer ces étudiants -assignés à résidence à 11 600 km des leurs- ainsi que leurs familles !

Comment des ‘’cadres’’ de la mouvance présidentielle peuvent tenir de tels propos aux antipodes du politiquement correct, surtout dans cette situation de crise ? Venant de cadres devant faire honneur à leur rang, on s’attendait à un discours plus réfléchi. Non à ces inepties !