Le moment est venu pour l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, de penser aux stratégies à mettre en place en vue de la présidentielle de février 2007. C’est ce qui ressort des différentes démarches entreprises par M. Seck, ces derniers temps, depuis la capitale française. Actuellement, c’est la ruée de ses lieutenants vers Paris, à sa demande.C’est aussi le temps des contacts avec des personnes au sommet du Pds et de l’Etat et la réactivation des réseaux de soutien. Le tout ponctué par une étude sérieuse de la date et des conditions du retour du maire de Thiès au Sénégal.
Depuis son retrait en terre française, il y a quelques mois, point de déclarations encore moins d’actions politiques à son actif. Son retour avait été annoncé, mais ce fut une fausse alerte. Il s’est emmuré dans un silence total pour une séance de «méditation» sur un programme politique à soumettre aux électeurs sénégalais. La cogitation terminée, soudain, il active ses réseaux en commençant par haranguer ses lieutenants. Il, c’est l’ancien Premier ministre du Sénégal, Idrissa Seck, candidat déclaré à la présidentielle de février 2007. Depuis quelques jours, c’est un branle-bas total dans son camp. Cela, par une convocation tous azimuts de ses hommes à Paris où il séjourne depuis sa sortie de prison, au mois de février dernier.
D’ailleurs, l’on informe, au sein de son groupe, que le porte-parle, Omar Sarr, a été rappelé par son mentor depuis dimanche. «Une convocation qui, d’après les proches de M. Seck, sonne la fin de l’hibernation dans laquelle ses activités politiques étaient plongées et comme le début de la grande préparation des élections à venir». De même, souffle-t-on, l’adjoint au maire de Thiès, Nguirane Ndiaye, a suivi les pas de Omar Sarr car il a pris l’avion, hier soir, pour rappliquer sur Paris à la demande expresse de Idrissa Seck. Cette série de consultations initiée par l’ancien Premier ministre découle, si l’on en croit les confidences de ses proches, de «l’ouverture des discussions afin de dégager les stratégies à adopter pour les joutes électorales de 2007». A ce sujet, «les différentes alliances possibles sont à l’ordre du jour. Lesquelles alliances n’écartent pas des partis de l’opposition et même la société civile», préviennent des lieutenants de M. Seck.
A cela, s’ajoute l’accélération du processus d’activation des réseaux acquis à la cause Seck au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds). D’ailleurs, lors d’une de ses sorties, l’ancien Premier ministre, par ailleurs maire de Thiès, avait soutenu que ses hommes sont dans ce parti et qu’ils vont y rester tout en roulant pour lui. Des confidences des membres de son camp, il ressort que «des contacts tous azimuts sont en train d’être menés avec des personnes au sommet de l’Etat et du Pds dont l’appartenance au camp de M. Seck ne pouvait être imaginé». Ces discussions entamées avec ces hommes tapis dans l’ombre, c’est comme «le renouvellement du pacte de confiance qui les lie à M. Seck depuis toujours». L’on fait remarquer également que «les libéraux pro-Idrissa Seck ne démordent toujours pas d’accompagner leur mentor dans sa quête du pouvoir». Cette donne a toujours suscité des inquiétudes dans le parti de Me Wade où l’on a du mal à établir l’appartenance de certains responsables à un camp bien déterminé. A ce sujet, des interlocuteurs rapportent que «des leaders libéraux qui se sont fait remarquer par un excès de zèle lors des derniers renouvellements de Macky Sall travaillent discrètement pour le maire de Thiès». Et de certifier qu’il est encore prématuré de signer la fin des relations entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade. Car des sources jurent : «Les ponts ne sont pas complètement coupés.» (Voir le texte ci-après).
Outre les consultations de Paris, la précipitation du processus organisationnel des élections par le camp de Idrissa Seck se développe un peu partout. Comme en atteste la récente tournée de Pape Diouf aux Etats-Unis. Il prend ainsi le relais de Talla Diouf, rentré du pays de l’Oncle Sam le week-end dernier. S’y ajoutent la tournée entreprise par Awa Guèye Kébé le mois dernier en Italie et les différentes manifestations et actions politiques du Mouvement de soutien à Idrissa Seck (Msis). Des manifestations qui se multiplient davantage depuis quelques semaines, sur la demande de M. Seck, dans le but de sonner la mobilisation.
D’ailleurs, la question de la mobilisation est au menu des débats entre Idrissa Seck et les “lieutenants” convoqués à Paris. Car, des sources attestent que «le retour de Idrissa Seck au Sénégal fait l’objet d’études en ce moment». Bien que la date ne soit pas encore fixée, l’on indique que «la date et les conditions du retour seront déterminantes dans la préparation de la présidentielle».
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