Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop a présidé un CRD spécial consacré à la commercialisation de l’anacarde à Ziguinchor. Cette rencontre en présence de différents acteurs de la filière et autorités locales et administratives a servi de cadre pour étaler les prouesses réalisées ces dernières années, les contraintes et relever les défis pour une meilleure valorisation de la filière.
Après une présentation des résultats obtenus grâce à la mesure de juillet 2017 portant "interdiction d’exporter le cajou par voie terrestre", le ministre a souligné l’importance de la filière anacarde pour l’économie de la région naturelle de la Casamance qui, selon lui, "représente, à elle seule, plus de 95 %" de la production nationale d’anacarde. Les résultats enregistrés ont permis une augmentation substantielle des exportations de l’anacarde. De 31 871 t en 2018, elles sont passées à 148 443 t en 2023, soit une augmentation en valeur relative de 366 %, selon Serigne Guèye Diop. Ceci favorisé par une meilleure organisation des acteurs de la filière anacarde, avec la mise en place de l’Interprofession cajou du Sénégal (ICAS) depuis le 28 août 2021.
Ces résultats, renseigne le ministre de l’Industrie et du Commerce, ont permis la création de milliers d’emplois et d’importants revenus générés au profit des jeunes et des femmes. Sans oublier une disponibilité de données fiables, notamment celles liées à l’exportation pour une meilleure élaboration de nos politiques de développement économique et social.
Défis et recommandations
Malgré ces résultats, la filière anacarde n'est pas valorisée, surtout en ce qui concerne la transformation du produit. "Le développement de la transformation semi-industrielle et industrielle de l’anacarde et de ses produits dérivés est gage d’un levier de création de valeur ajoutée pour l’économie locale, mais aussi de création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes de notre pays" affirme le ministre Diop. Or, la transformation de l’anacarde demeure toujours très marginale. Celle-ci ne représente que "moins de 3 % de notre production locale", a-t-il souligné.
Dans la perspective de renforcer la valorisation industrielle de l’anacarde et de ses produits dérivés, le ministère de l’Industrie et du Commerce, entend, conformément au nouveau référentiel de développement économique et social du Sénégal, à savoir "le Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère", promouvoir le développement du tissu industriel basé sur la transformation des productions locales et la promotion de champions industriels nationaux.
Selon le ministre, le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye prévoit d'impulser une industrialisation structurée et pérenne de l’économie sénégalaise reposant sur les richesses de chacun des huit grands pôles de développement économique déjà identifiés. Et dans le cadre du Plan d’accélération industrielle du Sénégal (PAIS), les autorités comptent repositionner le Sénégal sur le marché mondial de l’anacarde, non plus en tant que pourvoyeur de noix brutes, mais plutôt de produits d’anacarde et de ses dérivés valorisés, selon le ministre.
Serigne Guèye Diop annonce que ses équipes travaillent sur "le retour des exportations de l’anacarde par la voie maritime à partir du port de Ziguinchor, dès la présente campagne de commercialisation d’anacarde de 2024".
Son département compte accompagner les résolutions du comité régional de développement tenu il y a quelques jours à Ziguinchor entre le gouverneur et les acteurs. Trois de ces résolutions ont retenu l'attention du ministre : l’octroi par l’ANAM de quatre autorisations permettant aux acteurs de disposer suffisamment de navires afin de résorber le problème de capacités de chargement tant décrié par les exportateurs. De l’opérationnalisation des services de l’Administration des douanes ainsi que le système informatique Gaindé, afin de faciliter toutes les procédures afférentes au dédouanement. De la mise à niveau du port de Ziguinchor en vue d’assurer un bon déroulement de la campagne de commercialisation de l’anacarde pour 2024, à la suite de la réception des travaux de réhabilitation.
4 Commentaires
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En Mai, 2024 (14:09 PM)L'anacarde c'est pas fait que pour être mangé.
Il faut nécessairement explorer ses autres possibilités.
Par contre il faut avoir pitié des conditions de travail des femmes qui conditionnent la noix à Ziguinchor pour le compte des indiens.
Irving
En Mai, 2024 (14:40 PM)Reply_author
En Mai, 2024 (15:11 PM)Reply_author
En Mai, 2024 (15:33 PM)Participer à la Discussion