C’est un africain au long parcours qui a été choisi parmi quatre candidats par le président américain, Donald Trump, comme directeur scientifique de l’opération “Warp Speed” (Vitesse de l’Eclair), devant coordonner et accélérer la recherche d’un vaccin au covid-19 à trouver avant la fin de l’année. L’objectif de la mission est clair : fournir 100 millions doses en novembre (date des présidentielles américaines), 200 millions en décembre et 300 millions d’ici janvier.
Assisté d’un Général, Gustave Perna, en charge de la logistique, Moncef Slaoui a les yeux et les oreilles du monde entier rivés sur lui et sur son accent américain qui trahit un parcours sinueux qui brasse trois continents et quatre langues, à savoir le berbère, l’arabe, le français et l’anglais.
Né en 1959 à Agadir (Maroc, à 600 km au sud de la capitale), Moncef Slaoui a eu son bac à en 1976 à l’âge de 17 ans a avant de s’envoler en Europe pour des études de médecine, précisément en France puis en Belgique. Sa vocation pour la médecine vient sans doute d’une tragédie vécue dans son enfance. Sa soeur meurt de la coqueluche ainsi que le rapporte la RTBF.
Inscrit à l’Université Libre de Belgique (ULB), il décroche un doctorat en immunologie et en biologie moléculaire et réalise un post-doctorat dans plusieurs universités américaines. En 1985, le chercheur marocain revient à l’ULB y enseigner l’immunologie à l’ULB et à l’Université de Mons. Son parcours prend une inflexion vers le privé. Le scientifique intègre Smithkline Rit (ancêtre de GSK bio, à Rixensart) où il développe des vaccins viraux. En 2016, il était l’une des cinquante personnalités qui changent le monde selon le magazine “Fortune”, rappelle l’Echo.
Citoyen marocain mais aussi belge par son mariage et américain (de Philadelphie) par adoption, Moncef Slaoui incarne le “brain drain”, cette fuite des cerveaux qui n’est pas, finalement, à y regarder de près, à considérer sous le seule angle de la perte pour les pays d’origine. Les meilleurs cerveaux du continent, au même titre que ceux de la France, de l’Allemagne (l’on se rappelle du cas d’Albert Einstein) ou de l’Asie sont attirés par des systèmes plus organisés et des pays aux possibilités immenses qui ont construit leurs puissances sur l’intégration des talents grâce à une citoyenneté ouverte et non un à un nationalisme de souche qui vaut que Alassane Ouattara n’est pas encore ivoirien. Que Donald Trump, le chantre de “l’America First”, choisisse un africain par l’origine, musulman de surcroît, en dit long sur la force de ce pays dans la compétition mondiale pour attirer les idées et les talents. L’ex numéro 2 du géant pharmaceutique GSK s’est dit optimiste pour réussir sa mission afin de trouver, non pas un vaccin, mais un bon vaccin. Le Maroc et l’Afrique s’en félicitent au même titre que la Belgique.
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