Selon la virologue chinoise qui a identifié le nouveau coronavirus, le Covid-19 ne serait “que la partie émergée de l’iceberg” en termes de ce qui attend l’humanité si rien n’est fait pour éviter des épidémies similaires à l’avenir.
Shi Zhengli - également connue sous le nom de Bat Woman car elle étudie les coronavirus chez les chauves-souris depuis seize ans - l’a affirmé lors d’une interview avec la chaîne publique chinoise CGTN.
Virus présents dans la nature
Elle insiste sur l’importance de la détection des pathogènes inconnus. “Il existe de nombreuses espèces de chauves-souris et d’animaux sauvages. Les virus inconnus que nous y avons déjà découverts ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Si nous voulons protéger l’humanité et éviter la nouvelle apparition d’un virus contagieux, nous devons connaître ces virus à l’avance afin de pouvoir donner l’alerte si nécessaire. Ces virus sont présents dans la nature, que nous le voulions ou non. Si nous ne les étudions pas, il pourrait y avoir une autre épidémie”.
Shi Zhengli sait de quoi elle parle. Elle a déjà découvert des dizaines de virus mortels dans des grottes habitées par des chauves-souris. En raison de leur système immunitaire spécifique, ces dernières sont porteuses de nombreux virus, qui peuvent être dangereux et même mortels pour l’homme.
Alerte
Cependant, Shi Zhengli est discréditée en raison de la fonction importante qu’elle occupe à l’Institut de virologie de Wuhan. Le 30 décembre, Zhengli a reçu des échantillons du premier patient Covid-19 connu et a réussi à déchiffrer le génome entier du virus. Mais selon le quotidien américain The Washington Post, il y aurait eu une alerte de sécurité il y a des années dans les laboratoires de l’Institut. Les diplomates étaient inquiets et craignaient qu’un jour une expérience puisse mal tourner et qu’un virus dangereux puisse s’en échapper.
Il n’existe pour l’instant pas de preuve tangible que le nouveau coronavirus s’est échappé du laboratoire de Wuhan. Cela n’a pas empêché le président américain Donald Trump, entre autres, de faire référence à l’Institut comme étant la source de la pandémie de Covid-19. Une accusation rejetée de concert par le gouvernement chinois et Shi Zhengli. Selon Zhengli, les souches du virus qui y ont été étudiées jusqu’ici ne sont pas les mêmes que celles du nouveau coronavirus.
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