L'essai européen Discovery représentait l'un des essais cliniques les plus ambitieux pour trouver un remède contre le Covid-19 avec quatre traitements testés et plus de 3 200 participants, des chiffres qu'il est loin d'avoir atteint.
Lancé le 22 mars, l'essai Discovery devait donner ses premiers résultats environ mois plus tard. Aujourd'hui, il peine à tenir ses promesses. En cause : la difficulté à recruter les 3 200 malades. À ce jour, on n'en compte que 741, dont un seul hors de France, au Luxembourg.
Ce qui devait être une initiative européenne paraît mal engagé. Plusieurs raisons réglementaires notamment expliquent ce retard à l'allumage dans les autres pays.
Mais la situation est telle que l'essai lui-même est désormais compromis. Avec quatre fois moins de patients qu'initialement prévu, Discovery perd de sa puissance statistique, pourtant nécessaire.
80% des malades guérissent spontanément
Parmi les molécules testées, on trouve le remdesivir, l'hydroxychloroquine, et l'association entre le lopinavir et le ritonavir. Aucune n'a d'efficacité flagrante a priori pour une maladie dont plus de 80% des malades guérissent spontanément. Beaucoup de données sont donc nécessaires pour pouvoir espérer observer un effet.
La situation ne devrait pas s'arranger. L'épidémie perd en intensité, ce qui complique la constitution d'une cohorte conséquente. Un comité d'experts extérieur à l'essai doit se réunir le 11 mai pour décider de son avenir.
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