Un médecin du nord de l’État de New York est accusé d’avoir utilisé son propre sperme pour féconder au moins deux patientes dans sa clinique de fertilité. L’un de ses enfants présumés, Morgan Hellquist, demande des dommages et intérêts devant un tribunal civil pour détresse émotionnelle et fraude.
Le Dr Morris Wortman est un obstétricien et gynécologue marié qui travaille depuis des années pour un centre de traitement des troubles menstruels dans la ville new-yorkaise de Rochester. Il est actuellement en procès face à deux victimes présumées qui affirment que ce dernier aurait utilisé son propre sperme pour les inséminer artificiellement il y a plus de 30 ans. Il s’avère que les victimes, un homme et une femme, ont un lien de parenté.
“Nous lui ressemblons tous”
L’un d’entre eux, l’Américain Carl Lore, raconte aux médias américains qu’il a vécu dans le mensonge la majeure partie de sa vie, pensant être le fils d’un homme mort à l’âge de 36 ans. Toutefois, un test ADN effectué il y a trois ans a révélé que son père était d’origine juive. Il aurait également six demi-frères et sœurs avec qui il a tissé des liens depuis que l’affaire a éclaté.
“Nous avons immédiatement compris qu’il devait s’agir du Dr Wortman”, a déclaré Carl Lore à la radio locale 13WHAM. “Nous l’avions tous comme médecin. Nous ressemblons tous à cet homme. Nous n’avions juste aucune preuve.” Lore affirme avoir parlé à un avocat, mais ne pense pas avoir de motifs pour une poursuite civile, comme l’a fait sa demi-sœur, Morgan Hellquist.
Grande surprise
Morgan Hellquist dit que la découverte lui a causé un grand traumatisme. Cette dernière a déclaré qu’elle voyait le médecin depuis environ neuf ans et qu’elle avait subi plusieurs examens avec lui, notamment pour son bassin, pour des échographies vaginales et pour une chirurgie avec anesthésie. Si Hellquist avait su qu’elle était la fille de Wortman, elle n’aurait “jamais accepté d’être une patiente dans son cabinet de gynécologie”, a-t-on entendu au procès.
Morgan Hellquist a déclaré avoir utilisé un kit de test généalogique en vente libre en 2016 pour en savoir plus sur sa famille. À sa grande surprise, elle découvre qu’elle est à moitié juive, alors que le médecin avait dit à ses parents que le donneur était d’origine nord-européenne. Elle a également appris l’existence d’au moins cinq demi-frères et sœurs, tous conçus par un donneur et nés entre 1981 et 1985. La femme a alors demandé à une fille du premier mariage de Wortman de faire un test ADN. Celui-ci a confirmé ses soupçons, ce qui l’a poussé à saisir la justice.
Traumatisme
“Avec chaque nouvelle découverte d’une demi-sœur, Mme Hellquist est devenue de plus en plus anxieuse, subit des migraines, un choc et une confusion, des sentiments de désespoir, du stress et d’autres manifestations physiques à l’idée que son père biologique est un donneur de sperme en série”, a-t-on entendu au cours du procès. “La plaignante a réalisé qu’on lui avait menti, il lui a ainsi causé un traumatisme, un dommage émotionnel et une souffrance considérables”.
Cette affaire n’est pas sans rappeler celle du médecin néerlandais controversé spécialiste de la fertilité, Jan Karbaat. Il a engendré au moins 49 enfants avec son propre sperme, et peut-être plus.
2 Commentaires
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En Septembre, 2021 (09:10 AM)Reply_author
En Septembre, 2021 (09:13 AM)Auumoins
En Septembre, 2021 (07:22 AM)Participer à la Discussion