En 2024, la Gendarmerie nationale sénégalaise a redoublé d’efforts pour réduire les accidents de la route, entraînant une baisse globale de 4,8 % des incidents. Pourtant, le bilan reste préoccupant : 687 personnes ont perdu la vie sur les routes, soulignant la gravité persistante du problème malgré les mesures en place. C’est ce qu’a révélé le colonel Issa Diack, chef du Centre de renseignement et des opérations de la gendarmerie, lors de la présentation des données annuelles de 2024, tenue à l’État-major de la caserne Samba Déby Diallo.
Le bilan dressé est alarmant : sur 5 212 accidents enregistrés, 8 547 blessés et 687 décès ont été recensés, soit un ratio de 1,64 blessé par accident et 0,13 décès. Bien que ces chiffres marquent une légère amélioration, ils rappellent l’urgence de renforcer la prévention et les contrôles. Le colonel a notamment souligné que « les accidents de nuit, qui représentent 26,11 % des cas, sont souvent plus mortels, en raison de la vitesse excessive, de la fatigue et de la consommation d’alcool ». L’interdiction du transport interurbain entre 23h et 5h a permis de réduire les accidents nocturnes de 35 %, mais un pic de 65 % des décès en juillet indique un possible report du trafic en journée.
Dakar, épicentre des accidents mortels
En détaillant les chiffres par localité, le colonel Diack a indiqué que « la capitale enregistre le plus grand nombre d’accidents avec 2 841 cas, suivie de Thiès (431 cas) et Saint-Louis (257 cas) ». Les véhicules particuliers dominent les statistiques (49,63 % des accidents), suivis des motos et des transports en commun. Les motocyclistes, particulièrement vulnérables, ont vu leur mortalité augmenter significativement entre décembre et janvier, une période marquée par une hausse du nombre de motos en circulation à Dakar et dans les autres régions.
Des Mesures Insuffisantes
L’application stricte des nouvelles réglementations, le renforcement des contrôles et l’utilisation de radars portatifs ont amélioré la surveillance des infractions. Cependant, le nombre de décès reste élevé. Par ailleurs, les accidents impliquant des bateaux ont augmenté de 3 %, passant de 1 784 à 1 834 cas en 2024. La gendarmerie ambitionne de réduire davantage la mortalité routière. « Malgré une amélioration des statistiques globales, 687 familles ont perdu un proche en 2024. La lutte contre l’insécurité routière doit se poursuivre avec des mesures plus strictes, une sensibilisation accrue et un contrôle renforcé, notamment pour les motocyclistes et le trafic nocturne », a conclu le colonel Diack.
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