Les résultats d'études sur la fécondité des jeunes filles, surtout dans les régions du sud, inquiètent.
Les adolescentes âgées de 15 à 19 ans participent à hauteur de 10% de la fécondité totale du pays.
Parmi elles, 16% ont déjà commencé leur vie féconde et cette proportion atteint 32% à 18 ans. En outre, 13% ont déjà eu une naissance vivante et 4% sont enceintes de leur premier enfant. Ces tendances se maintiennent entre 2012-2013 et 2017 avec une proportion des femmes âgées de 15-19 ans ayant commencé leur vie procréative qui n’a pas changé et se situe toujours autour de 16%.
Une situation variable selon les régions du pays. Toutefois, les régions de Kolda et Tambacounda présentent une situation spécifique où 30% des adolescentes (15-19 ans) ont déjà commencé leur vie féconde.
Ces deux régions enregistrent également les taux les plus élevés des filles de moins de 14 ans victimes des mutilations génitales féminines (MGF), Tambacounda (44%) et Kolda (35%).
Dans le sud-est du Sénégal, le taux de fécondité avoisine les 30 à 35 %.
D'après Alassane Diallo, directeur promotion des jeunes au ministère de la Jeunesse, ''Les questions liées à la sexualité de façon globale sont sujets tabous dans notre société. Rare sont les parents qui abordent ces questions avec leurs enfants''.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, des clubs de jeunes filles (New deal) sont mis en place pour pouvoir prendre en charge ces sujets.
En à croire Alassane Diallo, '' l'expérience des clubs de jeunes filles est une expérience inédite''
''Ces clubs de jeunes filles constituent des associations de fille âgées de 12 à 24 ans. Ceci pour prendre en charge les questions liées à la vulnérabilité due à leur fécondité et aux violences qui sont exercées sur elles au niveau de leurs communautés respectives'', assure Boubou Marieme Fofana, conseiller technique du ministre de la Jeunesse.
247 clubs de jeunes filles entre Kolda et Tambacounda ont été mises en place et ont permis de renforcer leur leadership au niveau de leur communauté.
''En 2019, on a dénombré plus de 8.127 jeunes filles qui ont adhéré à ce pacte communautaire qui engage autant les jeunes filles que les parents. Les parents s'engagent à ne pas donner leur fille en mariage avant 18 ans. Les filles aussi s'engagent à ne pas tomber en grossesse avant le mariage. C'est ce qui permet de réduire le niveau de vulnérabilité des jeunes filles qui constituent une des composantes de notre cible en tant que ministère de la Jeunesse et nous avons été appuyés en cela par l'Unfpa'', indique M. Fofana.
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