Dans le cadre de la préservation de la santé des sols et de l’amélioration de la production rizicole au Sénégal, l’Institut National de Pédologie (INP) poursuit ses efforts en étroite collaboration avec le Projet de Développement de la Chaîne de Valeur du Riz (PDCVR). En tant que pivot dans la recherche en sciences des Sols et la promotion des bonnes pratiques de gestion durable des terres, l’INP multiplie les initiatives sur le terrain, notamment dans le bassin arachidier, une région stratégique pour la production agricole du pays. Une récente visite de l’INP dans les zones de Médina Guéyène (Kaolack) et Ouyal Sandé (Fatick) illustre cet engagement.
Vers une production rizicole renforcée Mame Diarra Thiam, productrice et présidente d'une association de producteurs à Médina Guéyène, a partagé les progrès notables permis par le projet. Elle se félicite du soutien technique et matériel apporté, notamment en termes de semences de qualité et de fertilisants. «?Nous avons vu beaucoup d’amélioration dans ce projet et nous y trouvons notre compte. Parce que depuis le début du projet jusqu’à présent, on a eu beaucoup de connaissances et on a été appuyé. Quand on donne à un producteur de la bonne semence et de l’engrais, vous l’avez beaucoup aidé?», a-t-elle confié.
Elle a ajouté que ce suivi a permis aux agriculteurs d’adapter leurs pratiques pour maximiser leur rendement. La productrice précise que les parcelles fertilisées avec un mélange de compost (Tossgui) et d’engrais chimique (NPK) ont offert les rendements les plus élevés, tandis que celles enrichies uniquement avec du compost viennent en seconde position. Elle estime que cette expérience pratique permettra aux producteurs d’optimiser l’usage des fertilisants, tant organiques que chimiques. Promouvoir la consommation du riz local Dans cette dynamique, le PDCVR prévoit également une stratégie pour encourager la consommation de riz produit localement.
Aida Sall, opératrice semencière et multiplicatrice de semences, explique que le projet inclut un volet de sensibilisation dans les foyers. «?Par exemple, j’entre dans un foyer, je dis à madame X, je te donne 1L d’huile et à la récolte, tu me remets 3 kg de riz. On est en train de le tester cette année?», a-t-elle détaillé. Ce projet, financé pour cinq ans, ambitionne de renforcer la sécurité alimentaire tout en valorisant les produits locaux. Expérimentation sur la fertilisation organo-minérale. Le responsable de l’antenne centre du PDCVR, Mansour Diop, qui supervise les régions de Kaolack, Fatick, Thiès et Kafrine, salue les résultats de cette collaboration entre l’INP et les producteurs locaux pour améliorer la productivité rizicole. «?Nous sommes à une période de maturité du riz et on voit un bon comportement des cultures dû à l’intervention du PDCVR et de l’INP par rapport aux différents tests organo-minéraux qu’ils ont mis en place?», précise-t-il.
Les dispositifs expérimentaux consistent en une combinaison de fertilisants organiques et chimiques testée sur quatre blocs de parcelles, dans le but de maximiser les rendements tout en préservant la fertilité des sols. Selon Médard Gning, délégué zonal de l’INP dans le bassin arachidier, cette approche vise aussi à minimiser les effets négatifs des fertilisants chimiques sur l’environnement. «?Les avantages de la fertilisation organo-minérale sont divers et nombreux mais nous pouvons noter que ça permet non seulement d’avoir un bon rendement mais aussi de maintenir la fertilité des sols, voire même de l’améliorer. Et ça n’a pas d’effet négatif sur la production ni sur l’environnement. On ne peut pas polluer, par exemple, les eaux à côté?», affirme-t-il.
Vers une vulgarisation à grande échelle La collaboration entre l’INP et le PDCVR s’appuie également sur la synergie avec d’autres acteurs de la recherche agronomique, notamment l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA). Mansour Diop explique que «?le PDCVR est un projet qui axe son projet sur la synergie entre les différents acteurs. Nous, on a signé des partenariats avec l’INP, l’ISRA et d’autres structures qui interviennent dans le développement rural en particulier dans la riziculture pour pouvoir pousser l’efficacité de l’intervention et la pérennité des résultats que le projet va avoir?».
Alors que le projet atteint une phase de maturité, les premiers résultats sont en cours de vulgarisation auprès des producteurs. «?On est presque qu’à la pré-vulgarisation des résultats que l’INP a obtenus avec l’appui du PDCVR afin de les vulgariser à grande échelle pour le développement de la riziculture dans la zone?», indique Mansour Diop. Grâce à cet appui, les producteurs peuvent désormais bénéficier de semences de qualité, d’engrais et d’équipements, ainsi que d’aménagements hydrauliques visant à contenir la salinisation et à mieux maîtriser l’irrigation des terres rizicoles. Des perspectives prometteuses Gnilane Ndiaye, productrice de riz à Ouyal Sandé, se montre optimiste quant à l’impact de ces efforts sur l’autosuffisance alimentaire en riz au Sénégal.
Selon elle, «?si les conditions sont réunies, nous pourrons atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz, au point que l’on pourrait même exporter notre riz?». Elle relève cependant l’importance d’un soutien matériel et d’une formation continue pour les jeunes agriculteurs, afin de renforcer la production nationale. En intégrant des pratiques agricoles durables et en favorisant la collaboration entre institutions, le PDCVR et l’INP posent ainsi les bases d’un développement agricole respectueux de l’environnement.
Ce projet, au-delà des chiffres et des rendements, redonne espoir à une communauté agricole déterminée à relever le défi de l’autosuffisance. Au cœur de ces terres du bassin arachidier, les acteurs se battent pour que le Sénégal puisse, un jour, se nourrir de son propre riz, une ambition qui, selon les producteurs, n’a jamais semblé aussi proche.
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2 Commentaires
Musa
En Novembre, 2024 (16:38 PM)Nous attendons que ces gens fassent plus que leurs précédents.
Mahamadou Traoré
En Novembre, 2024 (14:56 PM)Participer à la Discussion