Face à la presse, des populations disent dénoncer le projet d’exploitation du zircon en Casamance et le projet d’aménagement d’une zone d’intérêt touristique par la SAPCO. Pour elles ces projets ne tiennent pas compte des préoccupations des autochtones.
"Notre mobilisation vise surtout à lutter contre l’accaparement des terres en Casamance, qui est l’une des causes principales de la crise casamançaise, encore que nous soupçonnons un lien entre l’exploitation du zircon et le projet SAPCO, du fait que le périmètre d’exploitation du zircon est le même que celui attribué à la SAPCO", a laissé entendre le porte-parole Ousmane Sané.
La dune de Niafrang, où est exploité le zircon, est une bande de sable de 6 km de long et 200 m de large. Elle est aussi une digue naturelle entre les rizières, les habitations en bas-fond à l’Est et le bolong, la mangrove, l’Atlantique à l’Ouest, explique M. Sané. Prélever 5 000 t de sable par an pendant cinq ans va fragiliser la dune et faciliter le passage de l’eau salée dans les rizières et les habitations.
À long terme, tous les villages environnants peuvent subir les mêmes conséquences. La mangrove va disparaitre et les poissons vont se faire rares.
En ce qui concerne l'aménagement d’une zone d’intérêt touristique à Abéné et Kafountine par la SAPCO, c'est un financement de 147 milliards pour la construction d’hôtels 5 étoiles et des villas de luxe avec piscine et golf, ont indiqué les protestataires.
Selon eux, les populations d’Abéné et de Kafountine n’ont jamais été associées à ces projets.
Pour Ousmane Sané, la Casamance, avec sa faune et sa flore, n’a pas besoin d’hôtels de luxe et des villas avec golf. Lui et les membres de ce comité de lutte contre l'exploitation du zircon et le projet SAPCO, il faut promouvoir l’écotourisme intégré respectueux de l’environnement et des habitants. "Le tourisme classique a montré ses limites. Il faut plutôt accompagner le tourisme intégré, l’améliorer pour que la Casamance devienne une destination touristique privilégiée".
Cette région favorisée par la nature offre des alternatives de développement local durable plus bénéfiques aux autochtones.
Ces populations interpellent le président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement. "Nous tendons la main aux nouvelles autorités pour des concertations inclusives et participatives", lance Ousmane Sané.
L’agriculture, la pêche et le tourisme sont des leviers qui ne demandent qu’à être accompagnés pour que notre pays se développe, selon M. Sané. La transformation des produits locaux, qui pourrissent faute de vision politique, peut améliorer considérablement l’économie du pays, surtout dans les villages en créant de petits emplois pour la jeunesse et les femmes, et ainsi éviter l’immigration clandestine et l’exode rural.
6 Commentaires
Oxonian Vigilence
En Mai, 2024 (13:21 PM)Reply_author
En Mai, 2024 (15:49 PM)Ma Chère Casamance
En Mai, 2024 (16:19 PM)Participer à la Discussion