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L'augmentation des taxes sur l'accès au réseau des télécommunications et les boissons alcoolisées; un projet polémique

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L'augmentation des taxes sur l'accès au réseau des télécommunications et les boissons alcoolisées; un projet polémique
 

L’augmentation des taxes sur l’accès au réseau des télécommunications et les boissons alcoolisées, proposée par le gouvernement malien pour financer des projets phares de l’État, a déclenché des débats vifs au sein de la société malienne. Alors que certains saluent ces nouvelles mesures fiscales, d’autres les considèrent comme illégales, illégitimes, et disproportionnées. Cette décision, censée entrer en vigueur le 19 février 2025, a été repoussée face à une vague de contestation qui secoue le pays.

Les nouvelles taxes proposées touchent principalement deux secteurs sensibles : les télécommunications et l’alcool. L'augmentation des taxes sur l'accès au réseau des télécommunications affecte les abonnements et les services mobiles, des produits de première nécessité dans un pays où l'internet et la communication sont essentiels au quotidien. D’un autre côté, la taxation des boissons alcoolisées semble également être une décision controversée, touchant une large frange de la population qui consomme régulièrement ces produits, souvent pour des raisons culturelles ou sociales. La mise en place de ces nouvelles taxes a été perçue par une grande partie de la population comme un fardeau supplémentaire. En effet, le contexte économique du Mali est marqué par une inflation galopante, un taux de chômage élevé, et des coupures d’électricité fréquentes. Dans ce cadre, l'augmentation de taxes sur des biens et services jugés essentiels soulève des interrogations sur la capacité de l'État à comprendre et répondre aux besoins réels de ses citoyens.

Les économistes, statisticiens, et analystes maliens ont exprimé des inquiétudes majeures quant aux effets de ces taxes sur la population. Pour eux, l'introduction de nouvelles charges fiscales risque d'aggraver la précarité des Maliens, déjà confrontés à des difficultés économiques multiples. Ils pointent du doigt le fait que ces taxes s'ajoutent à un ensemble de facteurs qui affectent négativement le pouvoir d’achat des citoyens : l'inflation, les hausses des prix des produits de première nécessité, ainsi que le manque de stabilité dans les services de base comme l’électricité. Les organisations humanitaires et les associations de consommateurs, de leur côté, jugent ces mesures injustes et inadaptées. Pour elles, ces nouvelles taxes risquent de pénaliser encore davantage les populations vulnérables, qui, au lieu de voir une amélioration de leur quotidien, se voient confrontées à un alourdissement des charges fiscales.

Face à la vague de mécontentement, le gouvernement malien a annoncé le report de l’entrée en vigueur des nouvelles taxes. Initialement prévu pour le 19 février 2025 à zéro heure, le calendrier de mise en œuvre a été retardé, et les autorités ont promis de lancer dans les jours à venir une campagne de communication afin de mieux informer la population et de la sensibiliser sur les raisons et les objectifs de ces nouvelles mesures fiscales. Cette décision de communication semble être une tentative de calmer les tensions et d'expliquer les motifs de cette politique fiscale. Il est à noter que cette initiative du gouvernement vise à financer des projets d’infrastructure et des initiatives de développement qui sont jugés prioritaires pour l'État. Toutefois, l’absence de détails concrets sur la répartition et l’utilisation des fonds issus de ces taxes continue de nourrir la méfiance parmi la population.

Dans le même temps, un sentiment croissant de frustration pousse de plus en plus de Maliens à demander une réduction substantielle des dépenses publiques et du train de vie de l'État. Les critiques se portent particulièrement sur les coûts associés aux missions à l'étranger des ministres et des hauts fonctionnaires, le parc automobile de l’État, et les dépenses de souveraineté. Le Premier ministre de Transition, le général divisionnaire Abdoulaye Maïga, a défendu les actions entreprises par son gouvernement en matière de réduction des dépenses publiques. Il a ainsi évoqué la rationalisation des missions gouvernementales, la réduction du nombre de véhicules de l’État et la réorientation des fonds de souveraineté vers des actions sociales. Selon lui, ces efforts ont permis à l'État d’économiser une somme de 101 milliards de F CFA.

Cependant, des déclarations qui n’ont pas convaincu tous les observateurs. Mohamed Ag Assory, analyste politique malien, souligne que ces efforts annoncés ne sont pas suffisants pour répondre aux attentes des Maliens. Pour lui, il est crucial que le gouvernement apporte des preuves tangibles de ses actions. Selon lui, la mise en œuvre de la rationalisation des missions, la réduction du parc automobile ou la gestion des fonds de souveraineté reste floue, et aucun document administratif officiel ne vient étayer ces affirmations. Il critique également le maintien des avantages et émoluments des hauts fonctionnaires, qui, selon lui, continuent de bénéficier d’un train de vie inacceptable au regard des sacrifices demandés à la population. À ses yeux, les Maliens attendent des actes concrets, tels que des décrets ou des arrêtés, pour évaluer l’efficacité des mesures de réduction des dépenses publiques.

L’avenir des nouvelles taxes reste incertain. Bien que leur mise en œuvre soit repoussée, la question fondamentale demeure : ces taxes sont-elles réellement nécessaires, et si oui, sont-elles bien adaptées aux réalités socio-économiques du pays ? Les Maliens continuent de se poser cette question, d’autant plus que la situation économique, marquée par des tensions sociales croissantes, n’a jamais été aussi fragile. Le gouvernement devra faire preuve de transparence et de rigueur pour convaincre l’opinion publique que les taxes proposées contribueront effectivement au financement de projets d’importance nationale, sans aggraver la situation déjà difficile des citoyens. Dans ce contexte, la communication et la gestion des attentes seront des facteurs clés pour la réussite de cette politique fiscale.




2 Commentaires

  1. Auteur

    Lebaolbaol Tigui

    il y a 16 heures (13:17 PM)
    Hahaha ! Maliba ne tape que ceux qui boivent l'alcool et laisser tranquils ceux qui boivent le Hataya....c'est pas intelligent , ceux qui boivent le thès sont 100 fois plus nombreux...c'est pas parceque c'est de l'alcool que ces citoyens doivent etre chicotès et personne ne les defend....Je trouve cela injuste.
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  2. Auteur

    Avis

    il y a 14 heures (15:43 PM)
    Moi je pense que dans un pays pauvre, un Etat devrait developper des strategies pour creer des richesses et non se focaliser sur les taxes qui seront toujours supportees par l'utilisateur final qui est l apopulation qui galere deja suffisamment et ne beneficie de presque aucun soutien de l'Etat. On ne peut pas fonctionner comme les pays developpes.
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    • Auteur

      Reply_author

      il y a 13 heures (16:21 PM)
      Un état ne créait pas de richesses il met en place les conditions de concurrence dans la légalité devant la loi, devant les opportunités économiques sans des positions de monopole, de regroupement en trust c'est à dire des acteurs qui ont confiance entre eux et s'accordent en entente pour dominer des parcelles de l'économie et sans des conglomérat aussi où par des puissances de capitaux plusieurs secteurs d'activité répondent ou se retrouvent sous une même direction détenteur des actions etc. En somme l'état sera là pour réguler à équidistance et en équilibre sans favoritisme et alors à tout un chacun à son imagination et son entreprenant pour créer des activités génératrices de revenus et d'emplois qui à une grande échelle produirait une économie nationale florissante et durable non assujettie à l'immixtion de politiciens ou de fonctionnaires véreux et corrompus etc.
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