Ils courent derrière leur salaire. Hier, les agents du Projet ‘’ Innovation pour la santé des mères et des enfants d’Afrique’’ (Ismea) ont élevé la voix en dénonçant ce qu’ils qualifient « de bamboula de 76 milliards de F CFA au détriment du personnel de santé ». Selon Youba Badiane, infirmier d’Etat à l’hôpital de la paix, sur les 76 milliards de francs Cfa, la part des salaires ne représente que 16 milliards de francs Cfa pour toute la durée du projet. Ces retards de paiement des salaires durent depuis quelques mois et jusqu’ici, ils n’ont pas encore perçu leur rémunération pour le mois de juin.
« Pour un budget déjà dégagé, le personnel peine à percevoir son salaire à temps depuis quelques mois. À la date du 15 juillet, les salaires du mois de juin ne sont pas encore payés », a dénoncé Youba Badiane.
Sa collègue, sage-femme au Centre hospitalier régional de Ziguinchor, Absatou Diop embouche la même trompette. En tant qu’agents du projet, ils n’ont pas droit aux heures supplémentaires, ni à une prise en charge médicale et aux allocations de logements.
Ces agents ont dénoncé le non-respect de l’alignement de leur salaire sur le barème international comme préconisé par le projet. « Les salaires sont revus à la baisse et sont alignés sur ceux des agents contractuels. Et lorsque les salaires des agents du Ministère de la Santé ont été augmentés, les agents de l’Ismea n’ont pas bénéficié de cette augmentation », a relevé Youba Badiane. Ces agents du projet Ismea ont émis des craintes par rapport à leur avenir professionnel. Un avenir qui semble incertain selon eux, dans la mesure où il a été question de les reverser dans la fonction publique à la fin du projet.
Ces agents du projet Ismea regroupés dans un collectif alertent les nouvelles autorités sur leur situation. Ils demandent aux autorités publiques, notamment au Chef de l’État, au Premier Ministre et à leur Ministre de tutelle de prendre les mesures idoines afin de corriger cette injustice.
Le collectif des agents du projet Ismea invite tous les agents à cesser toutes les activités de soins durant 48 heures à partir de ce jeudi 18 juillet.
Pour l’histoire, retenons que le projet avait pour finalité d’améliorer la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescente, dans plusieurs régions du Sénégal.
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