Les habitants du village de Ndary et des communautés riveraines directement impactées par les activités des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) ont exposé devant le ministre de l'Environnement et de la Transition écologique, en tournée dans la zone, leurs préoccupations. « Une situation grave et préoccupante qui touche les populations impactées et se résume en ‘’un drame humain et écologique’’ qui mérite des actions concrètes et immédiates », indique le porte-parole du jour.
Des populations qui s’offusquent du fait que « les villages riverains des ICS notamment Ndari, Tobène, Thissé 1 et Thissé 2, Ngakham, Ndiané, Ndiouffene, Mbaye Bacar et Thiawaré, qui devraient être protégés par les principes de justice environnementale et sociale, se trouvent aujourd'hui marginalisés et exposés à des conditions de vie déplorables. Toutes ces communautés riveraines de la société minière, qui sont déjà délocalisées ou sont sur le point de l'être, vivent aujourd'hui dans des conditions déplorables, parce que confrontées à un véritable calvaire par rapport à la pollution générée par cette entreprise et qui affecte profondément leur sante, leur environnement et leurs moyens de subsistance ».
Une baisse des rendements agricoles constatée depuis des décennies
Les populations attirent l’attention du Ministre sur le fait que « la situation actuelle n'est pas simplement un problème environnemental ; c'est une question de justice sociale et de dignité humaine. Car à la souffrance collective des populations, s'ajoute une injustice flagrante. A savoir les indemnités tout simplement dérisoires proposées par les ICS aux populations délocalisées ou sur le point de l'être. Ces barèmes ne tiennent pas compte des pertes réelles subies par les habitants de la zone. Les terres qui leur assuraient une vie décente ne peuvent être compensées par des montants qui ne permettent ni de reconstruire leur vie, ni de subvenir à leurs besoins essentiels ».
Les habitants des villages impactés rappellent qu’« au moment de payer les indemnisations concernant 418 ha et des habitations, les ICSn refusant de respecter le barème d'évaluation des champs, avaient déclaré ne plus pouvoir payer les 11 millions FCFA effectivement estimé par la commission d'évaluation et de recensement des impenses de Tivaouane. Elles avaient opté payer seulement les 7 millions FCFA du montant évalué, quitte à laisser tout et aller s'installer au Nigéria ». A l'attention du ministre, ils remarquent que « le montant déboursé par les ICS aujourd'hui ne nous permet même pas de construire des habitats, à plus forte raison créer des activités génératrices de revenus en remplacement de l'exploitation de nos champs pour notre survie ».
Les populations : Nous ne demandons pas beaucoup
Ces populations, se félicitant du fait que « la commission d'évaluation ait presque fini les travaux au site de recasement des populations du village de Ndary », se veulent toutefois catégoriques sur le fait que « personne, à présent, ne peut encore prendre ces terrains faute de fonds suffisants pour engager des constructions qui demandent beaucoup de moyens ». Ndary qui dit ne pas demander beaucoup, voudrait quand même voir se concrétiser : « le paiement des indemnités restantes estimées à 4 million FCFA ; le recrutement d'un nombre important de jeunes natifs de Ndary et qui y résident ; la construction d'infrastructures de qualité ; la révision en hausse du barème pour les villages non encore délocalisés, en vue de préserver la paix et éviter d'éventuelles tensions entre les populations et les ICS ».
2 Commentaires
Amala
il y a 3 jours (11:22 AM)Les espaces que convoite ERAMET GCO à Lompoul pour exploiter le ZIrcon font-ils partie de la concession initiale accordée à l'entreprise minière ? Y a t-il un nouveau contrat qui leur donne un droit sur ces terres ? Pourquoi des jeunes qui s'oppose à cette extension sauvage sont arrêtés depuis une semaine? Y a t-il une procédure d'expropriation pour cause d'utilité publique ?
Diomaye et Ousmane Sonko, surtout le dernier, qui a bâti tout son aventure politique sur les ressources naturelles est bien trop silencieux maintenant. Neuf mois, et dehors des généralités qui figurent dans le document littéraire "Sénégal 2050", Sonko est incapable de dire ce qu'il compte faire avec nos ressources naturelles, lui qui envisageait même la nationalisation à la Evo Morales le 31 décembre 2019.
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