L'office national des pupilles de la nation (Onpn) prépare activement la journée dédiée à ces orphelins mineurs placés sous tutelle de l'État. «Effectivement, on s'achemine vers la première édition de la Journée des pupilles de la Nation, explique Fatima Mbengue, directrice générale de l'Onpn, dans un entretien accordé au journal Le Soleil. Cette journée a été initiée surtout pour rendre hommage à 72 récipiendaires qui se sont illustrés cette année dans le cadre de leurs études. Certains sont au niveau des daraas, d'autres ont obtenu le Bac, le Bfem et l'Entrée en síxième. Il y a aussi d'autres qui ont eu d'excellentes notes dans les classes intermédiaires.»
Elle poursuit : «C'est une journée qui nous permettra de mettre en avant deux jeunes qui ont eu à s'illustrer cette année dans les études. L'une a soutenu sa thèse en médecine à Saint-Louis et l'autre a validé sa licence avec une excellente note.» Pourquoi ce choix ? «C'est déjà pour montrer qu'il est bien possible de réussir même si la vie a été difficile pour eux. Grâce à un bon encadrement de l'Office national des pupilles de la nation, ils ont pu s'en sortir. [...]», justifie l'interlocutrice du quotidien d'informations. Qui s'empresse toutefois d'ajouter :
«Cette première édition sera [surtout] une journée de plaidoyer. Vous savez, cette journée n'a jamais été initiée. Nous voulons pour l'occasion que le président de la République puisse l'inscrire désormais dans l'agenda institutionnel. En effet, la plupart de ces pupilles sont des enfants dont les parents sont des militaires, des policiers, des gendarmes [...] qui ont perdu la vie en mission pour l'État du Sénégal. Pour nous, c'est une journée très importante. Pour marquer cela, vous remarquez que nous sommes en train de faire une large communication pour que tout le monde se sente concerné. Nous avons une responsabilité morale envers ces pupilles, au-delà de celle de l'État du Sénégal qui fait beaucoup de choses pour que ces enfants ne se sentent pas délaissés. [...].»
Concrètement, relève la responsable, «nous sommes souvent interpellés aussi sur les réseaux sociaux pour savoir pourquoi un tel n'en fait pas partie. Nous voulons que 2025 soit une année de plaidoyer et de propositions par rapport au décret concernant son champ d'application. Mais, le souci majeur que nous rencontrons est qu'à l'âge de 18 ans, les allocations s'arrêtent.»
Mbengue d'insister : «Nous savons que la plupart de nos enfants n'ont pas le Bac à 18 ans. Vous prenez un enfant de 0 à 8 ans, vous le prenez en charge, vous lui remettez des allocations et cela s'arrête [à 18 ans]. C'est comme si on jetait l'argent par la fenêtre. Alors que c'est à 18 ans que l'enfant a plus besoin de soutien, d'être orienté et d'étre mieux pris en charge. La plupart des enfants commencent leur formation à cet âge, cherchent à s'insérer au plan professionnel. Et quand vous arrêtez ces allocations, c'est toute une famille qui s'effondre. Il faut dire que ces allocations permettent à beaucoup de ces familles de gérer soit la location, la restauration, etc. En tout cas, c'est l'une des propositions que nous voulons faire, c'est de pouvoir relever cet âge de 18 ans à 21 ans.»
1 Commentaires
Participer à la Discussion