Des journalistes et techniciens des médias de Ziguinchor ont été capacités sur deux thématiques en perspective de la Présidentielle du 25 février 2024. Trois jours durant, ces hommes et femmes membres de l'Association des professionnels de l'information et de la communication de Ziguinchor se sont penchés sur le conflit et la cohésion sociale, avant de se focaliser sur la désinformation.
Pour Louis Michel Atendeng Badji, chef de projet au Catholic Relief Results (CRS), le contexte particulier de la Casamance a motivé cette rencontre avec les acteurs des médias. Ces derniers doivent savoir les informations ou messages à véhiculer aux communautés. Et avec cette élection présidentielle en ligne de mire, il était nécessaire d'échanger avec les acteurs des médias sur les formes de communication appropriées afin de préserver la cohésion sociale en Casamance et dans le pays, en évitant les violences, comme ce fut le cas naguère, selon Louis Michel Atendeng Badji.
Le chef de projet au CRS a pris comme exemple la métaphore du feu, pour analyser la dynamique d'un conflit et faire comprendre que la paix est fragile et qu'elle doit être bien protégée. Une démonstration de la fragilité de la paix, à travers la conservation de trois œufs par les groupes créés pour qu'ils ne se cassent pas s'ils tombent.
Cette rencontre, en collaboration avec la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a aussi été l’occasion pour partager et conscientiser les acteurs des médias sur la "stratégie de lutte contre la désinformation par les journalistes pour le renforcement de la cohésion sociale dans un contexte électoral".
Selon le chargé de communication de l’USAID Aliwili Il, Ismaëla Camara, "les médias jouent un rôle essentiel dans la cohésion sociale, mais également dans la consolidation de la paix. Vu que nous sommes en Casamance, qui est une zone de conflits, il est bon d'échanger avec les journalistes pour qu'ils puissent savoir comment utiliser certains mots pour pouvoir apaiser le climat durant les élections".
L'ancien journaliste à la RFM de faire savoir qu'à tout instant, les esprits s'échauffent et la petite étincelle peut faire basculer les choses. De ce fait, l'information relayée par les journalistes doit être fédératrice et privilégier la cohésion sociale pour que la population adhère à cette cause.
Satisfecit des journalistes
À l’issue de ces trois jours d’atelier, les journalistes ont dit leur satisfaction. Ali Diédhiou, vice-président de l'APIC, s'est réjoui de ce partenariat qui a pour but de créer "les conditions de travail des confrères et consœurs", vu le contexte particulier de la région en cette période de préparation de la Présidentielle’’. Tous les participants ont été renforcés sur la cohésion sociale et sur la désinformation.
Pour Ali Diédhiou, les participants ont désormais les outils nécessaires pour aller vers la couverture de cette Présidentielle particulière et complexe.
Le correspondant de D-Médias d'apprendre qu'avec tout ce que la région a subi avec ce conflit vieux de quatre décennies, l'heure est venue de rassembler les populations, de demander pardon et de travailler à ce que la cohésion sociale soit ressentie au sein de cette population afin que la paix règne en maitre.
Abdourahmane Diallo trouve ainsi pertinent de préparer les journalistes sur ces questions liées à la désinformation et à la cohésion sociale en cette période préélectorale, surtout pour les jeunes confrères qui vont pour la première fois vivre une élection présidentielle et de surcroît très particulière.
Cet atelier de trois jours au profit des acteurs des médias de Ziguinchor s’inscrit dans le cadre du programme USAID Aliwili II piloté par le Catholic Relief Services (CRS) pour la consolidation des accords signés en mai 2023 avec Diakaye et l'insertion des ex-combattants du MFDC.
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