Le leader se déplace sur la pelouse de l'Union Berlin (18 h), lors du match de clôture de la 26e journée.
«L'équipe qui s'adaptera le mieux aux nouvelles conditions sera championne d'Allemagne». Karl-Heinz Rummenigge, le patron du Bayern, y croit dur comme fer: l'ogre de la Bundesliga ne va faire qu'une bouchée dimanche de l'Union Berlin et filer ensuite vers un 8e titre consécutif. Plus de deux mois après leur dernier match, les stars du Rekordmeister retrouvent la compétition en déplacement dans la capitale: Lewandowski, le serial buteur arrêté en mars par une blessure, est de nouveau en pleine forme et se dit « mieux que jamais.» Il en était resté, avant la pause, à 25 buts en 25 journées. Les virevoltants ailiers Serge Gnabry et Kingsley Coman sont également disponibles, ainsi que le chef d'orchestre du milieu Thiago Alcantara. Au classement, le Bayern est en tête avec un point d'avance sur Dortmund. «Il reste neuf matches, une mini-saison, un petit tournoi», s'enthousiasme l'entraîneur Hansi Flick. «Tout repart à zéro, et nous espérons qu'à la fin nous aurons plus de points que nos adversaires», insiste-t-il. A les entendre, les Bavarois n'ont pas souffert de la période de confinement, suivie d'une brève reprise de l'entraînement, par petits groupes d'abord puis récemment au complet. «Quand je vois les sensations et les émotions que nous avons mises juste ces derniers jours à l'entraînement, ça montre vraiment notre faim de retrouver la vraie compétition», se réjouit d'avance l'attaquant emblématique Thomas Müller.
Contre l'Union Berlin, 11e au classement, trois Munichois manqueront à l'appel. L'Allemand Niklas Süle, pilier de la défense centrale et toujours en convalescence (genou gauche), espère rejouer d'ici la fin de saison. Le champion du monde français Corentin Tolisso et le Brésilien Philippe Coutinho récupèrent tous deux d'une opération à la cheville fin avril. Pas de quoi inquiéter Flick en position de remporter fin juin le premier titre de sa carrière comme entraîneur en chef, à 55 ans. Faute d'avoir pu jouer des rencontres amicales, l'équipe manque toutefois de repères, et l'entraîneur a fait preuve de modestie lors de la conférence de presse d'avant-match, en vidéo-conférence: «L'Union Berlin est une équipe qui a une grosse force mentale. Ça va être la même chose que s'ils avaient leur public: une équipe agressive, qui joue verticalement vers le but adverse. Il nous faudra tenir le coup». «Nos qualités footballistiques seules ne vont pas suffire. Nous devrons montrer du caractère et aller dans les duels. Si on se contente de faire du beau football, on ne va pas gagner nos neuf derniers matches! », prévient Flick.
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Quant à savoir si les Bavarois s'adapteront au huis clos, eux qui jouent d'ordinaire à domicile devant 75.000 spectateurs et sont partout accueillis par des supporters adverses survoltés, Flick a sa réponse: «C'est certain, la Bundesliga va être différente: les fans et l'émotion sont l'Alpha et l'Oméga. Tout le monde préfère jouer devant des spectateurs, mais les conditions seront les mêmes pour toutes les équipes.» D'une certaine façon, le huis clos pourrait même avantager les Bavarois: ils n'auront pas à affronter les deux publics les plus chauds d'Allemagne, celui de l'Union dimanche et celui de Dortmund (26 mai, 16h30 GMT), pour le Klassiker de la Bundesliga. Même si Rummenigge réfute l'argument avec l'aplomb du puissant: «les chaudrons de sorcière en déplacement, nous en tirons souvent de la motivation, genre: +On va leur montrer, les gars!+ ». Dortmund, deuxième à quatre points, et Leipzig, troisième à cinq longueurs, espèrent toujours arrêter la marche triomphale des champions en titre. Mais même Julian Nagelsmann, l'ambitieux coach de Leipzig, l'a reconnu cette semaine: «Si le Bayern est dans sa meilleure forme, c'est lui qui va remporter la Schale», le trophée du champion.
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