Le directeur financier de la FFF, Marc Varin, a été accusé par une employée d’agressions sexuelles. La plainte au pénal a été classée sans suite.
Le 14 octobre dernier, un article du New York Times, co-signé par le journaliste Romain Molina, évoquait «une culture d’entreprise toxique» au sein de la Fédération française de football. L’autorité de la directrice générale Florence Hardouin est mise en cause au sein de la FFF, sous les yeux d’un président Noël Le Graët impuissant. Mais on y apprenait également que des responsables avaient eu des comportements déplacés à l’encontre de plusieurs employées lors de certaines soirées.
«Il tente de me dire bonsoir en m’embrassant»
L’Equipe a mené son enquête et publie un article passionnant sur les dysfonctionnements au siège de la fédé, Boulevard de Grenelle. Le directeur financier a effectivement été visé par une plainte pour agression sexuelle et harcèlement sexuel au retour de la Coupe du monde 2018. Des employés de la FFF se sont rendus à Moscou pour la 3e rencontre des Bleus contre le Danemark (0-0) et, la nuit tombée, dans l’une des principales discothèques de la capitale russe, une employée de la direction financière, âgée de 25 ans, dit avoir été agrippée par son supérieur direct.
«J’ai senti que quelqu’un m’attrapait par la tresse de mes cheveux. La même personne me ramène vers elle et me colle contre elle. Et là, je vois que c’est Marc Varin. Je me dis: bourbier. Il tente de me dire bonsoir en m’embrassant. Moi, que voulez-vous que je fasse ? Je fais 1,57 m, lui est bien plus gaillard que moi, je me retrouve prise au piège», raconte ainsi la jeune femme, qui se rappelle alors que ce même directeur financier a tenté de l’embrasser lors d’un repas de fin d’année, à Noël 2017 !
Le rapport terrible de l’inspection du travail
En plein Mondial, Florence Hardouin avait déjà sanctionné ses principaux directeurs, qui, torse-nu, s’étaient montrés un peu lourds avec les hôtesses de l’air au retour de France-Argentine, disputé à Kazan… De retour à Paris, la DG de la FFF entend l’employée, lance une enquête interne et alerte l’inspection du travail. L’employée de 25 ans, elle, dépose plainte pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel. La police judiciaire interroge Marc Varin, qui dément avoir voulu embrasser sa subordonnée. La plainte est classée sans suite, car les faits dénoncés sont «insuffisamment caractérisés».
Pourtant, le rapport de l’inspection du travail est sans appel: il est dit à la FFF «qu’au moins une des deux tentatives de baiser forcé dénoncées est aussi corroborée par deux témoins et pourrait être, à elle seule, qualifiée d’agression sexuelle». Or Hardouin va finalement adresser un simple rappel à l’ordre à Varin, à la grande détresse de l’employée. Et pour cause, Le Graët n’était pas favorable à une sanction à l’encontre du directeur financier. Comme l’écrit L’Equipe, «le président aurait souhaité régler ce dossier comme il le faisait à sa grande époque, dans l’entre-soi». Edifiant.
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