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La promotion de l’équité et l’égalité de genre dans les hautes fonctions de l’administration publique sénégalaise occupe une place de choix dans les projets et programmes du gouvernement. C’est pourquoi, dans le sillage des orientations stratégiques fixées par le Chef de l’Etat et déclinées à travers le Plan « Vision Sénégal 2050 », le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, Monsieur Olivier Boucal, a procédé au lancement de l’académie de leadership féminin dénommée « Linguère Ndatté Yalla ». La cérémonie officielle s’est tenue ce mardi 15 octobre 2024, à Dakar, en marge d’un atelier dont le but est d’informer les parties prenantes de l’existence de l’académie de leadership féminin « Linguère Ndatté » et des opportunités qu’elle offre aux femmes, dans leur carrière dans l’administration.
Objectif : « créer un cadre fédérateur où les femmes de l’administration seront renforcées dans divers champs de compétences techniques et relationnelles »
Le gouvernement du Sénégal a pris diverses mesures phares, notamment l’adoption de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (SNEEG), pour permettre aux femmes et aux hommes de participer sans discrimination à la vie publique, à la gestion des affaires publiques et au progrès économique et social équitable du Sénégal. Cette stratégie vise à « éliminer les inégalités entre les femmes et les hommes de manière à garantir aux femmes une protection et application de leurs droits, en assurant leur pleine participation aux instances de décision et l’accès équitable aux ressources et bénéfices du développement ».
L’accompagnement de ces mesures hardies par un cadre de capacitation des femmes occupant déjà de hautes fonctions dans l’administration publique ou susceptibles d’y accéder paraît, aujourd’hui plus que nécessaire, dans une dynamique de transformation du secteur public. C’est dans ce cadre que le Ministère de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, avec l’accompagnement du projet « Doolel Admin-GIZ, a mis en place cette première académie de Leadership féminin.
Il s’agit ici de l’académie de leadership féminin pour la promotion de l’équité et l’égalité dans les hautes fonctions de l’administration «Linguère Ndatté Yalla». Son objectif est de « créer un cadre fédérateur où les femmes de l’administration seront renforcées dans divers champs de compétences techniques et relationnelles (avec les soft skills), afin qu’elles puissent exercer un leadership transformationnel et relever avec sérénité les défis de leurs vies professionnelles ».
A cet effet, le contenu pédagogique a été conçu en rapport avec des experts des écoles de formation en administration publique, telles que l’Ecole nationale d’administration (ENA), le CESAG, la FASTEF, l’ESEA, la GIZ, et de consultants confirmés dans ce domaine de compétence.
La phase pilote de l’académie concerne les Ministères en charge de la Fonction publique, de l’Economie, de l’Industrie, de la Famille et de la Communication.
« La problématique de l’accès des femmes aux postes de responsabilité constitue une préoccupation majeure »
Présidant la rencontre, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public est revenu sur le rôle et l’importance de cette académie pour les femmes. « Cette cérémonie constitue, à n’en pas douter, une date à marquer d’une pierre blanche dans la marche de notre administration ou plutôt du service public. Signe prémonitoire, cette rencontre se déroule au lendemain du partage du référentiel « Vision Sénégal 2050 », par le président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye; ce qui augure de bonnes perspectives », a souligné Olivier Boucal, en présence de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, S.E.M. Sönke Siemon.
Pour le ministre, le Sénégal s’est illustré, ces dernières années, par des « actions remarquables qui ont favorisé de façon décisive » la promotion des droits des femmes. Et ces différentes actions, ont permis de « renforcer » la présence des femmes à l’Assemblée nationale, où elles représentent 44 % des sièges, et au niveau des autres instances électives. M. Boucal a également souligné les progrès réalisés par les filles aux différents examens nationaux avec des taux de réussite de 43,73 % au baccalauréat contre 34,51 % pour les garçons en 2024.
A ce titre, le ministre a cité quelques-unes qu’il a voulu offrir en modèle à la première cohorte de l’académie de leadership féminin « Linguère Ndatté Yalla ». Il s’agit entre autres de : Madame Aminata Touré, ancien Premier ministre, et membre du Comité des 17 experts de l’ONU sur les administrations publiques (CEPA) basé à New-York ; Madame Viviane Laure Bampassy, première femme gouverneur au Sénégal et mon prédécesseur au poste de ministre chargé de la Fonction publique ; Madame Fatou Fall, médecin-général de Brigade, directrice de l’hôpital Principal de Dakar ; Madame Younahiyou Wane Dia, médecin-colonel à l’Etat-major des armées ; Dr Aida Mbodji, à travers sa double casquette de déléguée générale de la Délégation à l’entreprenariat rapide (DER) et membre de la famille du parrain de l’académie, « Linguére Ndatté Yalla » ; et Feue, Madame Rose Dieng Kunz, première femme africaine admise à l’École polytechnique (France), spécialiste de l’Intelligence artificielle (IA).
En dépit de ces « avancées fort louables », le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public estime que l’égalité des sexes dans l’administration publique sénégalaise accuse « un retard considérable ». Selon lui, les derniers chiffres produits en 2023, par les services de son département ministériel, indiquent une présence majoritaire des hommes qui représentent plus des trois quarts (3/4) de l’effectif total au sein de l’administration alors que les femmes ne sont estimées qu’à un peu moins du quart.
Ce qui lui a fait dire que « la sous représentativité des femmes à des postes de hautes responsabilités est une réalité ». A l’en croire, « elle est d’autant plus alarmante que les femmes représentent 52,6 % de la population en âge de travailler », selon les derniers chiffres de l’ANSD.
Une situation qui, pour lui, est liée notamment à « un défaut d’accompagnement et à un manque de motivation » des femmes diplômées et compétentes pour accéder à des postes de responsabilité. « C’est fort de ce constat que mon département a mis en place, avec l’accompagnement de la coopération allemande, le projet « Académie de Leadership Ndatté Yalla ». Cette structure de par son originalité, incarne une vision ambitieuse consistant à doter les femmes leaders de notre administration des compétences nécessaires pour assumer avec brio les responsabilités qui leur sont confiées et pour gravir les échelons supérieurs. La mise en place de cette académie, qui traduit notre volonté inébranlable de faire de l’équité et de l’égalité de genre une réalité tangible de notre administration, servira de cadre de formation, d’un espace d’autonomisation et d’accompagnement permettant aux femmes de monter en compétences en renforçant notamment leur leadership », a soutenu Olivier Boucal.
3 Commentaires
STOP au baratin du PASTEF
Bathie
En Octobre, 2024 (20:33 PM)Ce Gouvernement daal, moy lolu!!.
Ne votez pas pour Pasteef.
Ils sont incompétents
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