L’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales (ASES) a pour vision de faire du Sénégal une nation spatiale à l’horizon 2050. C’est dans ce cadre qu’elle a accueilli la communauté GéoSénégal autour d’un petit-déjeuner convivial où apprentissage, échange d’expériences et réseautage se sont mêlés pour nourrir à la fois l’esprit et les connexions professionnelles. Organisée par le projet Sen spatial et le Groupe inter-institutionnel de concertation et de coordination en géomatique (GICC) dans le cadre de la communauté Géospatiale Sénégal, cette 1ère édition de Sen Ndekki de la communauté GéoSénégal est un cadre qui permet à tous les acteurs du secteur spatial d’échanger et partager des informations afin de mieux collaborer dans le futur.
« De l’innovation spatiale à l’impact social »
Ainsi, au cours de la rencontre qui s’est tenue, ce jeudi 31 octobre 2024, au siège de l’ASES sis à Dakar, Maram Kaïré et son équipe ont présenté de manière détaillée la vision de l’ASES à la communauté GéoSénégal, notamment des enseignants-chercheurs, des étudiants, des entrepreneurs, des partenaires, entre autres. Le professeur Soulèye Wade, responsable du pôle formation du GICC, a également honoré de sa présence. En effet, dans sa présentation, la directrice du partenariat, de la planification et du développement de l’ASES, Mme Rose Ndoye Dieng, a souligné que cette vision, qui parte de l’innovation spatiale à l’impact social, se fonde sur : la gouvernance, les technologies, les infrastructures et services spatiaux, et la création d’emplois.
Pour la gouvernance, il s’agit de mettre en place une stratégie spatiale innovante et l’instauration d’un cadre réglementaire.
Les technologies, les infrastructures et services spatiaux pour déployer des plateformes de pointe au service de politiques publiques impactantes. Et la création d’emplois en impactant toute la chaîne de valeurs.
En effet, pour s’aligner à l’agenda national de transformation, Mme Dieng renseigne que l’Agence sénégalaise d’études spatiales pose « les fondations d’un avenir durable ». Il s’agit ici de faire de l’ASES une agence transversale au service du développement, à travers : l’observation de la terre ; l’éducation, la science et la recherche ; la météorologie et le climat ; la surveillance maritime ; la communication pour catastrophe et zones isolées ; et enfin, la sécurité et défense.
Mme Rose Ndoye Dieng a également fait focus sur les réalisations et les perspectives de l’ASES. Pour cette année, il s’agit du Space Diplomatie, la finalisation du 1er satellite, les démarches de construction d’infrastructures au sol (MAIT, centres de réception, observatoires) et la formation.
En 2025, l’ASES prévoit l’initialisation du 2e satellite, l’initialisation de la 1ère constellation et la mise en œuvre de projets. Elle a également annoncé le lancement de ce 2e satellite en 2027 et le lancement de cette 1ère constellation de satellite en 2028.
Sénégal Space Valley : un projet en cours de développement par l’ASES
Toujours dans le cadre des perspectives, la directrice du partenariat, de la planification et du développement de l’ASES a renseigné que l’ASES a également à cœur un projet dénommé « Sénégal Space Valley » qui est un hub d’innovation et de développement dédié aux technologies spatiales. Ce projet, selon elle, est composé d’un siège de l’ASES, d’un MAIT, d’un centre de réception de données satellitaires, d’un centre de recherche et développement, d’un parc des expositions, d’un centre de formation et d’orientation, de complexes d’hébergement, d’un Datacenter, d’un laboratoire d’innovation, d’un incubateur de startups, d’un observatoire, et d’un musée. Son but est de catalyser la croissance économique, renforcer les capacités technologiques et favoriser l’innovation.
« L’ASES, un trait d’union qui permet à tous les acteurs de pouvoir bénéficier pleinement de l’apport du secteur spatial »
Le Directeur général de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, pour sa part, est revenu sur l’importance de cette 1ère édition de Sen Ndekki de la communauté GéoSénégal. « C’est un cadre qui est très convivial qui permet à tous les acteurs qui gravitent autour du secteur spatial de pouvoir échanger, partager des informations et peut-être mieux collaborer dans le futur parce que, ça permet de comprendre un peu les actions qui sont menées de part et d’autre. Et, en tant qu’agence spatiale, nous ne sommes qu’un trait d’union qui permet à tous ces acteurs de pouvoir bénéficier pleinement de l’apport du secteur spatial, d’une meilleure technologie. Et c’est ce que nous avons fait en acceptant d’accueillir ici au niveau de l’ASES, cette 1ère session », a expliqué Maram Kaïré.
Il ajoute : « Nous espérons en tout cas que c’est un concept qui va porter ses fruits rapidement en renforçant la dynamique au niveau de cet écosystème mais qui va être surtout perpétuée ».
Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet Sen spatial
Pour Mouhamad Abdallah Diallo, coordonnateur du Groupe inter-institutionnel de concertation et de coordination (GICC) en géomatique, cette rencontre est une initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet Sen spatial et qui le fruit d’une collaboration entre le GICC et l’Ambassade de France. Ficelé il y a près d’un an, M. Diallo soutient que ce projet, sur toute la chaîne de valeur, aborde des problématiques extrêmement importantes pour le pays, notamment sur le renforcement de capacité avec le Master qui a été mis en place au niveau de l’USSEIN.
Le coordonnateur du GICC signale, par ailleurs, que le but de Sen Ndekki de la communauté GéoSénégal est de « décloisonner un peu » les métiers pour que les différents profils de l’écosystème spatial puissent se parler. A ce titre, il estime que l’ASES, qui est aujourd’hui la dernière agence qui rejoint le GICC, va apporter énormément de valeurs ajoutées pour que les problématiques qui ont été identifiés dans le Sénégal 2050 puissent être abordées et que le spatial puisse contribuer de manière significative à l’atteinte des objectifs.
L’apport du géospatial dans les politiques publiques mis en exergue par des experts
Cette première édition a également noté la tenue d’un panel pour échanger avec des experts sur l’apport du géospatial dans la mise en place des politiques publiques. Il s’agit de : « l’apport du géospatial dans la mise en place des politiques publiques : les collectivités territoriales » et « l’apport de la cartographie du risque d’inondation pour renforcer la résilience ». Le premier thème a été animé par M. Babacar Thiam, directeur de la promotion du numérique et de l’observatoire à l’ADL ; et le deuxième par M. Hamidou Konaté, chef de projet et responsable suivi-évaluation du projet de gestions intégrées des inondations (PGIIS). Ces présentations ont été suivies par des questions-réponses et des suggestions.
A rappeler que l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales est l’instrument de conception et de mise en œuvre de la politique et de la stratégie nationale d’étude, de recherche, de formation, de promotion et de développement de l’activité spatiale. Et GéoSénégal, c’est faciliter l’accès et la diffusion de l’information géographique de qualité pour des systèmes sénégalais de référence spatiale, une formation en géomatique, une géorépertoire et une base de données géospatiales.
Le Groupe inter-institutionnel de concertation et de coordination (GICC), quant à lui, a pour vision de mettre en œuvre le plan décennal de géomatique.