L’inauguration, ce 09 décembre 2024, de l’Académie solaire de l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), appelée à devenir un centre d’excellence dans le domaine des technologies solaires, reste perçue, par le Directeur Général de l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables (ANER), s’exprimant au nom de Monsieur Birame Souleye Diop, Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, comme « un moment marque une étape significative dans notre quête commune d’un avenir plus durable, à travers la promotion de l’énergie solaire et le renforcement des capacités techniques et humaines nécessaires à son développement.
Pr Diouma Kobor, exprimant sa gratitude à l’Alliance Solaire Internationale, à l’ONUDI, et au gouvernement français, dont l’engagement et le soutien constant ont rendu possible ce projet visionnaire, remarque que « l’Académie solaire est l’illustration concrète de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous unissons nos forces autour d’un objectif commun ». Il rappelle que l’Alliance solaire internationale (ASI), lancée en 2015 lors de la COP21 à Paris par l'Inde et la France, avec pour objectif de promouvoir l'énergie solaire comme une source d'énergie propre, abordable et accessible, en particulier dans les pays situés entre les tropiques, où l'ensoleillement est abondant, est une initiative qui vise également à rassembler des pays partageant le potentiel d’énergie solaire pour encourager l’adoption de solutions solaires, réduire la dépendance aux énergies fossiles, et atteindre les objectifs climatiques internationaux.
Le Sénégal a signé et ratifié le protocole de l’Alliance Solaire Internationale en 2016
L’Alliance solaire internationale (ASI) a pour mission d’augmenter les capacités de production solaire dans les pays membres, en facilitant le financement et en mobilisant des investissements dans les projets solaires. Elle aide aussi à harmoniser les cadres réglementaires, à partager les technologies et les connaissances, et à renforcer les compétences locales en matière d'énergies renouvelables. Par le biais de ses initiatives, l'ASI encourage des actions concrètes pour rendre l’énergie solaire plus accessible, durable et rentable. Elle promeut notamment des projets dans les domaines suivants : « Infrastructures et technologies solaires : soutien aux installations de centrales solaires et de microgrids » ; « Accès au financement : mise en relation avec les investisseurs et les institutions de financement » ; « Renforcement des capacités et partage des connaissances : formation des acteurs locaux, assistance technique et recherche collaborative ».
Le Sénégal a signé et ratifié le protocole de l’Alliance Solaire Internationale en 2016. Dans le Cadre du Programme de Développement d’Applications Solaires pour l’Agriculture, notre Pays a bénéficié d’un don de 50 000 USD pour l’installation d’une chambre froide solaire d’une capacité de 5 tonnes à Thieppe (département de Kébémer), pour la conservation de produits agricoles. De plus, sur ce même programme, il est prévu un don supplémentaire de 150 000 USD à travers le bureau local du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour l’installation de pompes solaires pour réduire les charges d’exploitation des bénéficiaires. Aussi, remarque Pr Diouma Kobor, le Sénégal fait partie des pays choisis par l’ASI pour abriter une académie solaire et un centre de ressources dans le cadre du programme « STAR-C ».
L’Académie complétera également les efforts des Centres STAR-C
« L’urgence climatique et les défis énergétiques que nous affrontons aujourd’hui exigent une réponse ambitieuse et coordonnée, et l’énergie solaire, ressource inépuisable et accessible, représente une part essentielle de cette réponse », souligne Pr Kobor. Qui rappelle, cependant, que pour « exploiter tout son potentiel, nous devons aller au-delà des avancées technologiques : nous devons investir dans les compétences humaines ». Et, poursuit-il, « c’est précisément la mission de l’Académie solaire ». Selon lui, « en proposant des formations professionnelles de qualité, en établissant des certifications reconnues, et en explorant tous les aspects de l’énergie solaire de la politique à l’ingénierie, du financement à la maintenance et au recyclage, nous visons à créer un écosystème d’apprentissage qui favorisera l’émergence de leaders, d’innovateurs, et d’agents de changement ».
L’Académie, renseigne le Directeur Général de l’ANER, « complétera également les efforts des Centres STAR-C, qui dispensent des formations à court terme et des programmes techniques ciblés ». Ensemble, dit-il, « ces initiatives offriront un continuum d’apprentissages adaptés aux besoins immédiats et stratégiques des différents acteurs du secteur solaire ». Il rappelle que l’Académie solaire (Ville de Thiès), située au cœur de l’Afrique de l’Ouest, est stratégiquement positionnée pour catalyser l’essor des technologies solaires dans toute la région.
Il souhaite, « alors que nous démarquons cette nouvelle ère, inviter toutes les parties prenantes (gouvernements, entreprises, universités, organisations de la société civile et jeunes étudiants), à s’impliquer pleinement dans cette aventure ». Aussi de rappeler que « l’Académie solaire n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un espace de collaboration et d’innovation qui dépend de notre engagement collectif pour prospérer ».
Ministre Abdourahmane Diouf : Le gouvernement sénégalais prévoit d'accroître l'utilisation du gaz naturel pour remplacer le mazout et les centrales électriques alimentées au charbon
Devant les autorités académiques, le Directeur de L’ANER, le Directeur des énergies renouvelables, les représentants de l’ISA, de L’ONUDI, le Président du COPERES, tous les partenaires, le Ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Abdourahmane Diouf, a fait comprendre que la transition énergétique au Sénégal vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 40 % d’ici 2035. Selon lui, le gouvernement sénégalais prévoit également d'accroître l'utilisation du gaz naturel pour remplacer le mazout et les centrales électriques alimentées au charbon.
« D'ici 2030, le pays souhaite porter sa capacité de production à 2,5 GW, avec au moins 30 % d'énergies renouvelables », souligne le ministre, qui rappelle que le partenariat pour une « Transition Energétique Juste JETP » permettra de promouvoir les énergies renouvelables et de stimuler une croissance économique durable tout en préservant l’environnement. Aussi de remarquer : « dans le cadre du projet de l'Alliance Solaire Internationale, une académie solaire a été mise en place à l'Ecole Polytechnique de Thiès par l'ONUDI et le gouvernement français visant la structuration d'un réseau international de centres de ressources en technologies et solaires (projet STAR-C) ».
Le Ministre de l’Enseignement supérieur renseigne que l’Académie dispensera des enseignements et des formations professionnelles de qualité sur le développement de l'énergie solaire par le biais de cours en présentiel et d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Elle contribuera au développement de certifications professionnelles dans le domaine de l'énergie solaire et au renforcement des compétences couvrant tout le spectre des technologies solaires et des questions de déploiement associées, y compris la politique, la planification, l'ingénierie, le financement, les opérations, la maintenance et le recyclage.
Il s’agira de « proposer des cours professionnels à long terme pour les personnes aspirant à développer leur carrière dans le domaine de l'énergie solaire
Aussi de poursuivre : « l'Académie solaire sera complémentaire du travail effectué afin de mettre en place des Centres de ressources en technologies et applications solaires. En effet, les centres dits « STAR-C » ont vocation à mettre en œuvre des cadres de qualification certifiés et de dispenser des programmes de formation à court terme basés sur les aspects techniques et financiers des produits, applications et services solaires, à des fins de perfectionnement des compétences ou de reconversion ». Le rôle de l’Académie solaire, précise-t-il, est « différent » : il s’agira de « proposer des cours professionnels à long terme pour les personnes aspirant à développer leur carrière dans le domaine de l'énergie solaire ».
« Nous avons identifié, dans notre programme de société, trois domaines prioritaires nécessitant une plus grande attention afin de pouvoir tirer le Sénégal vers l’émergence économique », a indiqué Dr Abdourahmane Diouf. À savoir : « L’Économie Endogène et la Souveraineté Alimentaire : Ce programme vise une économie résiliente et performante axée sur une gestion transparente des finances publiques. Il promet le plein emploi, la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et le développement d’un tissu industriel basé sur la valorisation des produits locaux » ; « Le Capital Humain et la Qualité de Vie : La vision du Président de la République inclut une éducation et une formation scientifique de qualité accessibles à tous et adaptées aux besoins du marché du travail. Elle prône également un système sanitaire et de protection sociale efficace, ainsi qu’un accès universel à l’eau, à l’assainissement et à l’énergie à un coût abordable, dans le cadre d’une gouvernance territoriale favorisant un environnement sain et un habitat décent » ; « Science, Technologie, Innovation et Infrastructures Durables : Il mise sur la recherche scientifique et l’innovation technologique comme moteurs de développement, avec des infrastructures sûres, résilientes, et durables ».
Le développement de ces secteurs, indique Dr Diouf, exige donc l’existence de ressources humaines dont l’expertise servira à matérialiser les changements attendus par toute la Nation sénégalaise. Ces domaines sont au cœur de la formation d’ingénieurs et de techniciens mais, se désole le Ministre, « notre pays accuse un certain retard dans la formation d’ingénieurs de conception et de techniciens ». Pour répondre à cette demande socio-économique, pense-t-il, « l’enseignement supérieur, en général, les universités et les écoles en particulier, devront diversifier leurs offres de formation dans ces secteurs et en élargir l’accès ».
L’Ecole Polytechnique devra être aux premiers rangs de ce défi au vu du potentiel scientifique et technique dont elle recèle
Professeur Diouf dit avoir que « l’émergence économique de notre pays passera nécessaire ent par un accroissement substantiel du nombre de diplômes d’ingénieurs et de techniciens que notre enseignement supérieur devra délivrer » et que « la réalisation de ces attentes demande une transformation qualitative de notre enseignement supérieur ». C’est pour cette raison, dit-il, que « nous avons mis en œuvre la Concertation nationale pour l’Avenir de l’Enseignement supérieur (CNAES) ». A l’en croire, « l’Ecole Polytechnique devra être aux premiers rangs de ce défi au vu du potentiel scientifique et technique dont elle recèle. Tout notre système d’enseignement supérieur, devra changer, se transformer, oser faire les ruptures indispensables pour être plus attractive ».
Et surtout, de penser que pour « survivre à la compétition nationale et internationale dans la formation d’ingénieurs, dans laquelle fort heureusement les universités et de nouveaux établissements s’investissent, ces derniers devront résolument s’inscrire dans la voie, certes très difficile mais inévitable, de l’atteinte des normes et standards internationaux de la formation d’ingénieurs de conception ». Fort heureusement, se réjouit-il, « l’EPT a su prendre les devants en s’engageant, après l’accréditation nationale par l’ANAQ Sup de tous ses programmes, dans un processus d’accréditation internationale par la Commission des Titres d’Ingénieurs de France (CTI) qui a été couronné de succès ». Il encourage et invite les autres établissements d’enseignement supérieur à « emboiter le pas à cette dernière institution » et rassure que son département « ne ménagera aucun effort pour vous accompagner dans cet exercice jusqu’au succès ».
Le Ministre, conscient, dit-il, de « l’importance qu’il faut accorder à la recherche et à l’innovation qui est le troisième axe stratégique de l’EPT dans ce monde où le savoir est désormais reconnu comme le moteur de productivité et de croissance économique », a dit avoir pris des mesures pour « accompagner le secteur de la recherche et de l’innovation pour qu’il soit au service du développement de notre Pays. Dr Abdourahmane Diouf, abordant la question du « calendrier académique ».
4 Commentaires
Solaire
il y a 1 semaine (18:22 PM)Babacar
il y a 6 jours (15:52 PM)Reply_author
il y a 5 jours (04:49 AM)Participer à la Discussion