Héros de la révolution algérienne et premier président du pays, Ahmed Ben Bella est mort ce mercredi 11 avril à Alger à l’âge de 96 ans. A l’image de son peuple, il respirait le football au point d’avoir porté en 1940 le maillot de l’Olympique de Marseille. Militant indépendantiste de la première heure, Ahmed Ben Bella est un des fils de la Toussaint rouge (poignée d’activistes du FLN) qui avaient déclenché le 1e novembre 1954 la Guerre d’Algérie. Cette figure majeure de la décolonisation au XXème siècle occupait également d’autres terrains que ceux de la politique ou de la lutte armée.
Passionné de football, il aurait pu connaître un tout autre destin, si son amour pour l’Algérie ne l’avait pas emporté. « On m’a absolument rien refusé. (..) si je voulais un poste , je l’avais à l’Olympique de Marseille, j’étais très bien payé, j’avais un avenir, croyais moi, certain. (...) je jouais bien au football. (...) j’étais demi-centre de l’olympique de Marseille, on m’avait proposé un contrat », confidence qu’il avait faite en 1981 lors de l’émission « Grand débat » sur TF1. Bien avant Zidane et un peu après Ben Barek, un autre Nord-Africain aux talents de footballeur avait donc associé son nom à la cité phocéenne. Jeune appelé de l’infanterie française, Ben Bella fait ses classes à la fin des années 30 à Cap Janet. Dans la lignée de la perle noire Ben Barek, l’enfant de Maghnia aime caresser le cuir.
Et il le faisait plutôt bien, au point de se faire remarquer par les dirigeants de l’Olympique de Marseille. Au poste de demi-centre (milieu relayeur), comme on le disait à l’époque, il disputera quelques matches. Titularisé pour la première et dernière fois le 21 avril 1940, le jeune Ben Bella inscrit un but sur la pelouse du FC Antibes (9-0). Quelques semaines plus tard, il est démobilisé après la Berezina subie par l’armée française face aux Allemands, il retourne alors en Algérie et file vers un but, celui de sa vie : l’indépendance. A la tête d’une jeune nation tourmentée, le chef de l’Etat reçoit avec une bienveillance particulière l’équipe du Brésil le 17 juin 1965 à Oran. Deux jours plus tard, après avoir profité des arabesques de Pelé et Garrincha, il sera renversé par le colonel Boumedienne…
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Guy Gui
En Avril, 2012 (08:57 AM)Participer à la Discussion