En marge de l’édition 2016 de la Foire internationale d’Alger, M. Chafik Chetti, patron d’Algex a cru bon d’organiser une "conférence sur le partenariat arabo-africain". Pour oser, à Alger, une telle appellation, il faut que ses connaissances en géographie et en histoire soient quasiment nulles. Lacunes gravissimes pour un commercial et qui, sous d’autres cieux, seraient rédhibitoires pour toute carrière dans le commerce.
Vous me direz qu’il va s’y bousculer nombre de ventrus enturbannés à la mode du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Du type de ceux qui déciment notre faune africaine. Que non ! La rencontre organisée en partenariat avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (sic !) vise la signature de contrats entre entreprises algériennes et africaines (Resic!!). Vous avez bien compris. A cette "conférence", il n’y a que des entreprises africaines et le prétexte de la dénomination vient de l’unique instrument financier associé à l’initiative. Qu’est-ce qui explique cette fleur faite à un outil de pénétration du CCG en Afrique ? Gageons que les dirigeants d’Algex (Agence nationale de promotion du commerce extérieur) se sont assuré que la moindre part, même la plus infime, des dividendes qui seront engrangés dans cette pénétration arabe de l’Afrique, n’ira pas au financement des armadas que l’on nous prépare, ou à la fabrication de tonnes de Captagon que l’on nous tiendra en réserve… Mais comme on le dit chez nous : "M’lahiytou bekher-lou".
A la décharge de M. Chafik Chetti, il faut se rappeler que par la sainte onction de la Constitution de la IVième Régence, l’Algérie est décrétée terre "Arabe". Il ne pouvait, donc, trouver qu’un truc "rabiqué", ou un machin "Islamiqué", pour sous-tendre l’ouverture de nos entreprises et de nos entrepreneurs sur notre profondeur africaine.
Posons-nous, tout de même, la question de savoir pourquoi ce machin du Golfe a besoin de passer par l’Algérie pour aller dans les profondeurs de notre continent ? Question à dix centimes… L’Algérie, du temps où elle avait des ambitions et des hommes pour les porter avait fait profiter de nombreux pays frères (africains s’entend) de son effort de massification de l’enseignement. Il se trouve, qu’aujourd’hui, parmi les élites des pays visés, en grande majorité francophones, une part non négligeable a été formée sur les bancs de l’université algérienne. Des atouts que nul autre pays, à l’exception du Maroc, ne possède.
M. Chetti doit trouver son compte à voir l’Afrique, non par son Nord, mais par la petite lorgnette du conglomérat de potentats d’Asie du sud-ouest. Un peu comme M. Ali Haddad, ne manque jamais l’occasion de parler des milliards que ses amis Saoudiens seraient prêts à déverser pour peu que les portes leurs soient ouvertes. Et, si elles ne leurs sont pas ouvertes, ils les défonceront. D’une certaine façon, ne le font-ils pas déjà ? Je crois, qu’à partir de Bechar, le vice-ministre de la Défense a donné un petit bout de réponse …. Reste à savoir si l’Algérie consommera l’arabité jusque la lie ?
3 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2016 (10:05 AM)Anonyme
En Mai, 2016 (10:05 AM)Anonyme
En Mai, 2016 (10:05 AM)Participer à la Discussion