L'Afrique des révolutions sociales et de la musique engagée a été distinguée, samedi 28 mai, par Amnesty International, à Dakar, au Sénégal. L'artiste d'origine béninoise, Angélique Kidjo, et trois groupes militants africains ont reçu conjointement le prix de l'Ambassadeur de la conscience 2016. Angélique Kidjo, les sénégalais de « Y'en a marre », les burkinabé du « balais citoyens » et les congolais de la LUCHA, ont été récompensés pour leur travail « d'ardents défenseurs des droits humains, mettant leur talent au service de la mobilisation ».
« Je suis heureuse d’avoir reçu ce prix parce que j’ai écrit une chanson qui s’appelle 'We We'. We We veut dire 'la lumière claire'. Qu’il soit fait une clarté totale par rapport aux droits des gens qu’on met dans les prisons sans procès et sans jugement ! », a déclaré Angélique Kidjo, trente ans de carrière, plusieurs Grammy Awards, mais aussi une vie de combat dont le point de départ fut sa fuite, dans les années 80, pour échapper aux pressions du régime béninois de l’époque.
Angélique Kidjo a une devise qui est celle de « changer les choses sans violence », la même que Smockey, du mouvement « Balai citoyen », en première ligne lors des manifestations contre Blaise Compaoré au Burkina Faso.
« Nous y avons rêvé, nous y avons finalement cru. Nous avons continué, nous avons vaincu », a déclaré, pour sa part, Smockey.
En revanche, le combat n’est pas terminé pour la LUCHA (Lutte pour le Changement), mouvement de la République Démocratique du Congo. Micheline Mwendike a dédié son prix à ses collègues qui sont toujours en prison.
« On a encore un gros morceau : c’est que notre président veut changer la Constitution et nous devons l’empêcher de le faire parce que nous devons parler pour le peuple. Et nous sommes donc en train de travailler pour un rêve », a-t-elle déclaré.
Et justement, Fadel Barro, du mouvement citoyen sénégalais « Y’en a marre », veut tendre la main aux activistes des pays où règne, selon lui, l’injustice.
« Abdoulaye Wade, Blaise Compaoré… L’histoire a déjà fermé ces pages. Pour ce qui est du Congo, Kabila c’est juste une histoire de temps. Nkurunziza, c’est juste une histoire de temps. C’est déjà fini. Ils ne peuvent pas faire comme Omar Bongo. C’est fini ! On va les accompagner à faire partir l’injustice », a déclaré Fadel Barro.
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